Dans une interview accordée au journal Al Charq Al Awsat (Le Moyen-Orient), le leader du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, est revenu sur les événements survenus en Égypte, à savoir le renversement par l’armée du président égyptien Morsi dans le prolongement des manifestions contre ce dernier depuis quelques jours.
Selon lui, les jeunes tunisiens qui veulent un scénario égyptien vont perdre tout espoir, car ceci ne se reproduira pas.
Il a précisé que plusieurs concessions ont été faites entre les différents partis politiques concernant la Constitution, et ce pour l’intérêt du pays.
Concernant le complot militaire en Égypte, le leader du mouvement Ennahdha a souligné que l’armée égyptienne était au pouvoir depuis 60 ans, contrairement à l’armée tunisienne qui est restée en dehors de la vie politique.
La transition démocratique, selon Rached Ghannouchi, ne peut résussir que par un dialogue national et une démocratie fondée sur la légitimité des urnes. Pourtant, on devrait rappeler à Ghannouchi qu’Ennahdha et certains partis de la Troïka refusent le dialogue national initié par la centrale syndicale UGTT. On l’a vu d’ailleurs en Égypte: Morsi n’a pas voulu dialoguer, et lorsque l’armée lui a donné un ultimatum de 48h, il a fini par proposer “un gouvernement de consensus“… mais trop tard.
En outre, “légitimité des urnes“ ne veut aucunement dire faire ce qu’on veut. Morsi et son gouvernement l’ont appris du reste à leurs dépens. On espère cependant que cela servira de leçon aux autres gouvernements islamiques dans la région.
Quant aux réactions à l’International et alors que l’Arabie Saoudite Wahabite et les Emirats arabes Unis ont applaudi la nouvelle transition, les Etats-Unis et John McCain metteur en scène du printemps arabe restent très prudents.
La France s’est dite optimiste suite à l’annonce de l’organisation prochaine d’élections législatives et présidentielles. La Norvège s’est dite heureuse de voir la volonté du peuple égyptien, vaincre.
Le mouvement Tamarod (rébellion), qui a pu réunir 14 millions égyptiens pour une population de 84 millions d’Égyptiens, a manifesté contre la dégradation de la situation économique et la volonté des Frères musulmans de chercher à instaurer un pouvoir islamiste.
La version tunisienne de ce mouvement, qui aurait récolté près de 200.000 signatures, a appelé, lors d’une conférence tenue mercredi 3 juillet, à la dissolution de l’ANC et l’annulation du projet actuel de la Constitution.
A suivre !
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