Le président de l’Assemblée nationale constituante a mis en évidence la nécessité de consensus entre toutes les composantes de la classe politique et de la société civile en vue de l’adoption de la future Constitution, des préparatifs des élections et de l’achèvement de ce qui reste de l’étape de transition.
Ben Jaafar qui s’exprimait à l’ouverture, lundi matin, de la première séance plénière consacrée au débat général sur le projet de Constitution, a déclaré en substance: « Le consensus est notre destin pour protéger l’expérience déjà avancée de transition démocratique ».
Un certain nombre de représentants des partis politiques et de la société civile, d’experts qui avaient été associés à l’écriture de la Loi fondamentale, des vétérans de la première Assemblée nationale constituante et le premier président de l’étape de transition étaient présents en qualité d’invités de marque à cette séance plénière.
« La Tunisie conduit aujourd’hui une expérience bien avancée de transition démocratique » en comparaison avec d’autres pays, a souligné Ben Jaafar, appelant à ce qu’il soit fait front aux pressions et grands défis du pays avec un esprit consensuel.
La commission des compromis parlementaires au sujet du projet de Constitution, « structure pluraliste par sa composition et sa représentativité », a-t-il assuré, ne ménagera pas ses efforts pour parvenir aux compromis indispensables et oeuvrera de concert avec les parrains du dialogue national et les partis qui y sont associés pour donner forme à des reformulations à même d’alimenter le débat en séance plénière lors de la discussion de la Constitution article par article, et ce en totale harmonie avec les règles édictées par le règlement intérieur de l’Assemblée.
« La Constitution n’est l’apanage ni d’un groupe ni d’un parti, mais constitue un cadre réunissant un ensemble de conditions et de règles du vivre ensemble des Tunisiens dans le giron d’un système politique décentralisé et participatif », a-t-il ajouté.
Le président de l’Anc était sur le point de céder la parole au rapporteur général de la Constitution pour donner lecture à son rapport général quand des députés de l’opposition et du Congrès pour la République (CPR) s’y interposèrent bruyamment. Ils ont donné lecture à leur propre déclaration exprimant leur rejet du projet de Constitution en l’état.
Ils invoquèrent surtout “la falsification” des résultats des délibérations des commissions constituantes et de la mise à l’écart des conclusions du dialogue avec les citoyens, faisant porter au président de l’Anc et au rapporteur général de la Constitution la responsabilité de cette situation.
La séance prenant des allures chaotiques, le président de l’Anc a préféré lever la séance, annonçant que les travaux reprendront à 16h00. Les frondeurs qui représenteraient un bon tiers des députés demandent dans cette déclaration que soit soumise au débat la mouture finalisée par les commissions constituantes et qui fait encore l’objet de tractations au niveau de la commission des compromis.
Ils exigent en outre que soient pris en compte les compromis auxquels aura donné lieu la Conférence de dialogue national. Une partie des auteurs de cette même déclaration avaient saisi le Tribunal administratif d’une requête visant à obtenir la suspension des travaux de la commission mixte de coordination et de rédaction de la Constitution et de la dernière réunion en date de la commission constituante des pouvoirs exécutif et législatif.
Le Tribunal s’est cependant dessaisi de ce dossier parce que se déclarant incompétent en la matière. Parmi les personnalités présentes à cette séance plénière, il y avait notamment le Secrétaire général de l’Union général tunisienne du travail (UGTT), Houcine Abbassi, la Présidente de l’Union tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA), Wided Bouchamaoui, les anciens députés de la première constituante Mustapha Filali et Ahmed Ben Salah, mais aussi le premier président de la période de transition Fouad Mebazaa.