La jeunesse tunisienne a mal, chômage, absence de visibilité sur son avenir. Toute une génération dans la tourmente, amplifiée par un climat politique et social loin d’être rassurant. Une grande partie de cette jeunesse n’attend plus grand chose de son pays. Certains s’immolent, d’autres intègrent des mouvances islamistes extrémistes, d’autres versent dans la délinquance, ou tentent l’immigration clandestine, quand d’autres s’évadent par la drogue en rêvant à l’eldorado.
Autant de signes d’un malaise profond.
Une récente étude sur la consommation du tabac et de l’alcool, entreprise, cette année, par la direction de la médecine scolaire et universitaire, montre que la moitié des élèves des établissements éducatifs du gouvernorat de Tunis ont essayé la drogue y compris le tabac et l’alcool.
Lors d’une journée de sensibilisation organisée, mercredi à l’hôpital Razi à La Manouba, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le tabac, le directeur général de la santé, Nabil Ben Saleh a souligné que les élèves qui ont essayé une substance stupéfiante sont répartis entre garçons (61,1) et filles (40,9).
Il s’avère, aujourd’hui, impérieux d’après ces chiffres, de bien étudier ce phénomène dangereux afin de traiter les comportements délinquants de l’adolescent, a- t-il soutenu. Le responsable a souligné, dans une allocution prononcée au nom du ministre de la santé, Abdellatif Mekki, que la situation actuelle nécessite de développer les stratégies de lutte contre la toxicomanie et ce en collaboration avec toutes les parties concernées (famille, police, douane, justice, associations non gouvernementales, structures de la jeunesse, des sports, de l’enfance et de l’éducation, les professionnels de la santé).
Il s’agit, en outre, a-t-il dit, de rationaliser la consommation des médicaments, en particulier, ceux qui agissent sur le système nerveux, de réviser les lois sur la drogue de manière à rapprocher l’approche médicale, qui estime que le toxicomane est un malade, de l’approche juridique qui le considère comme un acte criminel.
“On oeuvre, actuellement, à permettre au toxicomane de se soigner sans pour autant l’exonérer de sa responsabilité et ce dans le cadre d’un partenariat solidaire entre, d’une part, le ministère de la santé et d’autre part, les ministères des affaires sociales, de la justice et de l’intérieur, en plus du tissu associatif.
L’approche nationale dans ce domaine est fondée, a-t-il indiqué, sur la dimension préventive à travers le renforcement de la prévention et de la sensibilisation aux dangers des drogues. Les médecins spécialistes ont parlé des raisons qui poussent la gent féminine à s’adonner à la drogue, citant en particulier, la souffrance psychologique et le poids de la responsabilité. Ils ont passé en revue les conséquences de la toxicomanie sur la santé de la femme.