Des femmes actives dans la société civile ont appelé, jeudi à l’adoption de l’approche genre dans le projet de loi organique sur la justice transitionnelle. Elles ont suggéré d’y inscrire un chapitre consacré aux différentes violations commises à l’encontre des femmes sous l’ancien régime.
Au cours d’une journée d’étude organisée à l’initiative de l’association « Tunisiennes », les participantes ont proposé la création d’une cellule au sein de l’instance de la vérité et de la dignité qui sera créée en vertu de la loi sur la justice transitionnelle, pour plancher sur les agressions physiques et morales ayant ciblé les femmes.
Des experts en justice transitionnelles ont pris part à la rencontre qui a soulevé l’exclusion de la famille du détenu politique de la vie active et sa privation de l’amnistie générale. Mme Hend Belhaj Khalifa a présenté un projet en cours de réalisation avec la contribution du Programme des Nations Unies pour la population ( PNUD) qui vise à mettre en lumière les agressions subies par les femmes dans le Grand-Tunis.
Le projet, dont elle assure la coordination, s’intéresse à la vie de 40 femmes persécutées en raison de leurs appartenances politiques. Un court métrage comportant des témoignages de femmes de la mouvance islamiste comme de gauche victimes d’exactions est en cours de réalisation a-t-elle révélé. De son coté, la directrice du programme justice et genre au centre international de la justice transitionnelle de New York a noté que le plus important est d’identifier et reconnaître la violence à l’égard des femmes outre la criminalisation de ses auteurs. Elle a insisté sur l’utilité pour les commissions chargées de révéler la vérité, de s’intéresser à l’archivage des témoignages des femmes victimes de violence.
L’experte a également souligné la nécessité d’informer l’opinion publique des crimes perpétrées contre les femmes. Des communications sur la place de la femme dans les commissions de la vérité et la justice transitionnelle orientée vers la femme dans les Printemps arabes sont à l’ordre du jour de cette rencontre de deux jour. Une lecture critique de la place de la femme dans le projet de loi organique sur la justice transitionnelle figure, également au programme.