Tunisie : La HAICA appelle à l’amendement ou à la suppression des articles 121 et 124 du projet de Constitution

La Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) a appelé à l’amendement ou à la suppression des articles 121 et 124 du projet de Constitution qui prévoient la création d’une instance de régulation du secteur des médias.

Lors d’une séance de débat mercredi avec les membres de la commission constitutive des instances constitutionnelles, les membres de la HAICA ont fait part de leur crainte que les deux articles ne donnent lieu au rétablissement du ministère de l’information et à la mainmise du pouvoir sur les médias.

« Les deux articles mentionnés dans le projet de Constitution risquent de politiser l’instance de régulation », a estimé le président de la HAICA Nouri Lajmi, soulignant l’importance qu’il y a à garantir l’indépendance de l’instance de régulation des médias et la constitutionnalisation d’une instance de communication audiovisuelle au lieu de la création d’une instance de régulation mixte. Le secteur de la presse écrite doit s’autoréguler, a-t-il dit, d’autant que le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a opté pour ce choix en s’orientant vers la création d’un Conseil de presse.

Pour sa part, le représentant de l’organisation « article 19 » en Tunisie, Hichem Snoussi a critiqué l’obstination de la commission des instances constitutionnelles à faire l’amalgame au sujet de la régulation de deux secteurs médiatiques différents. De son côté, Rachida Neifar, membre de la HAICA a souligné que la notion de régulation dans le secteur de la communication audiovisuelle est fondée sur l’indépendance comme le stipule le décret-loi n° 116 (2 novembre 2011, relatif à la liberté de communication audiovisuelle et portant création de la HAICA).