Tunisie – La chute du dinar : Raisons et solutions, selon Kamel Nabli

Dans une interview accordée à notre confrère Almasdar, l’ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Mustapha Kamel Nabli, a commenté la dépréciation du cours du dinar par rapport au dollar et à l’euro pour mai 2013.

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Selon lui, la chute du dinar s’explique par l’aggravation du déficit commercial, le recul des recettes des exportations et par la baisse des activités économiques.

L’activité du transport ferroviaire de phosphate, des marchandises et des voyageurs est en forte baisse à cause des mouvements de protestation observés dans des unités du bassin minier, notamment la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), le Groupe chimique tunisien (GCT) et la Société nationale des chemins de fer (SNCFT), a-t-il dit.

Les pertes enregistrées par le GCT et la CPG sont de l’ordre de 2 milliards de dinars depuis 2011 ; pendant ce temps, le nombre des employés est passé de 9.000, avant la révolution, à 27.000 actuellement.

Mustapha Kamel Nabli, à l’instar de son successeur Chedly Ayari, a expliqué que le marché de change a connu des changements conjoncturels au cours de la dernière période, en raison de l’accroissement de la demande sur certaines devises pour les besoins d’opérations d’importation outre les transferts importants effectués vers l’étranger au cours de cette période.

Ces facteurs (économique, social, politique) ont eu un impact sur le taux de change du dinar tunisien, lequel s’échangeait à 2,124 par rapport à l’euro et à 1,625 par rapport au dollar, a-t- il précisé, avant d’ajouter : «pas d’appréciation du dinar tunisien sans sécurité ni stabilité dans le pays. La solution est le dialogue national avec une vraie volonté des partis politiques».

Il considère également que la chute du dinar a un impact négatif sur le pouvoir d’achat des Tunisiens.

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