L’Association des Amis du Belvédère (AAB) milite pour le classement du parc du belvédère, comme “Site naturel et culturel”, faisant partie du patrimoine national. D’après l’AAB, s’il n’est pas classé, ce parc «restera un espace vulnérable et sujet à toutes les convoitises et les menaces»…”C’est une nécessité impérieuse, afin d’instaurer des dispositifs de gestion participative et durable, de ses différentes composantes et de garantir surtout sa sauvegarde pour les générations futures».
«Le parc centenaire du belvédère, qui a ouvert, officiellement, ses portes au public en 1910, se trouve, actuellement, menacé par l’urbanisation, la pollution, l’érosion et la fatigue de ses sols et le stress des arbres. A ces risques s’ajoute les tentatives d’installation de nouveaux projets d’équipements qui risquent de rompre l’équilibre de cet écosytème urbain et de compromettre sa résilience », a précisé l’association.
Selon M. Boubaker Houmane, vice-président de l’AAB, “ces tentatives concernent notamment, le risque de l’urbanisation anarchique du côté de la région de Jebel Lahmar. D’autres problèmes sont enregistrés tous les jours, ils ont trait à la chasse des oiseaux, au pâturage anarchique et à l’implantation de commerces informels, sur les lieux, outre le comportement de certaines personnes qui choisissent le Belvédère comme refuge pour consommer des boissons alcoolisées”.
Jardin de “tout le monde”, le Belvédère, ancienne oliveraie de 110 ha située sur une colline d’une hauteur de 82 mètres, est un espace de détente et de conciliation avec une nature adoucie. Il représente tout un monde végétal formé d’espèces rares ou communes, fragiles ou résistantes.
Cet espace, inscrit dans la mémoire collective des tunisiens, se distingue par son implantation exceptionnelle et son jardin zoologique dont les contours sud sont révélés par un plan d’eau destiné à accueillir, saisonnièrement, une grande diversité d’oiseaux migrateurs.
Malheureusement ce plan d’eau envahi aujourd’hui, envahi par la pollution, est en train de se transformer en un dépotoir rempli de déchets et de plus en plus déserté par les oiseaux, générant peine et regret aux familles qui le visitent.
Le parc du Belvédère a été conçu et dessiné, à partir de 1892, par Joseph Laforcaden architecte paysagiste, jardinier en chef de la ville de Paris.
L’Association des Amis du Belvédère va organiser, les 20 et 21 mai courant, à Tunis, un colloque sur le thème « Le Belvédère : un patrimoine à classer», pour débattre des mécanismes permettant de sauvegarder cet héritage pour les générations futures.