Tunisie – Politique : Pas d’élections crédibles ni transparentes sans neutralité de l’institution sécuritaire

Les représentants de l’Union nationale des syndicats des forces de sûreté, participant à une rencontre-débat tenue, samedi, à Sousse, sur « la sécurité républicaine et les élections », considèrent qu’il ne peut y avoir d’élections crédibles ni transparentes sans neutralité de l’institution sécuritaire.

Ils soulignent la nécessité d’entamer au plus vite des réformes dans le secteur et d’instaurer les fondements d’une sécurité républicaine, à travers la mise en place de mécanismes de garantie de la neutralité de l’institution avant et pendant les élections. Ils revendiquent, également, l’indépendance de l’appareil sécuritaire vis-à-vis de l’exécutif et l’adoption d’une loi reconnaissant le droit de vote aux sécuritaires.

Le secrétaire général, Montassar Materi, et les membres de l’Union qui l’accompagnent se félicitent du soutien apporté par la société civile à leur sit-in du 10 mai 2013, devant l’ANC (Assemblée nationale constituante), pour réclamer des lois protégeant le personnel sécuritaire.

Pour Lilia Rebai, représentante de l’Association pour l’intégrité et la démocratie des élections (ATID), l’absence de violence, la neutralité de l’institution sécuritaire, la liberté de la presse, l’indépendance de la magistrature et la neutralité de l’administration constituent des conditions incontournables pour la garantie d’élections libres, transparentes et crédibles.

Jaouhar Ben Mbarek, coordinateur général du réseau Doustourna, relève, de son côté, que les articles 15, 16 et 17 du draft de la constitution ne mentionnent pas le qualificatif républicaines à propos des forces de sûreté et l’armée nationales, mettant l’accent sur la prévalence, dans ce chapitre, du concept « discipline » dans le sens de l’obéissance aux instructions.

Ben Mbarek indique que, dans les régimes démocratiques, la sûreté a pour principale mission de garantir l’alternance au pouvoir en assurant la sécurité de la campagne électorale et celle des électeurs le jour du scrutin et après la proclamation des résultats.

La rencontre-débat sur « la sécurité républicaine et les élections » a été organisée conjointement par l’observatoire ATID et le réseau Doustourna, section de Sousse.