Quelles opportunités pour les réformes démocratiques en Tunisie ?

L’exclusion de la société civile du partenariat tuniso-européen continue en Tunisie post-révolution, a noté Kacem Affia, représentant de l’union générale tunisienne du travail (UGTT).

Il a évoqué le rôle que peut, pourtant, assumer le tissu associatif en matière de défense et de protection des droits des émigrés tunisiens aussi bien en Tunisie que dans les différents pays d’accueil. M. Affia s’exprimait, vendredi, à Tunis, à l’ouverture d’une conférence sur le thème « le partenariat privilégié Tunisie-Union Européenne (UE), opportunités et enjeux pour les droits de l’Homme et les réformes démocratiques ».

Prenant la parole, Le chef de la section politique de la délégation de l’UE en Tunisie a répondu que le plan d’action du partenariat Tunisie- UE est ouvert à toute initiative émanant de la société civile. Dans son intervention, le ministre des affaires sociales Khalil Zaouia a établi un rapport direct entre société civile et l’état de droit.

Il a évoqué la collaboration du département avec la ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) dans l’organisation du concours de recrutement des personnes porteuses de handicap. La ligue est également partenaire dans le mécanisme d’octroi d’aides sociales et de carnets de soins gratuits, a ajouté le ministre. Il a tenu à préciser que le département qui travaille avec près de 300 associations, tout en étant attaché à leur indépendance à travers la garantie de leur autonomie financière.

Le secrétaire d’Etat à l’immigration et aux Tunisiens à l’étranger Houssine Jaziri qui est du même avis, considère que le dialogue et la concertation entre le gouvernement et la société civile sont favorables aux libertés fondamentales.

Il a par ailleurs insisté sur l’importance de la coopération internationale dans le traitement du dossier des émigrés tunisiens dont 83pc résident en Europe. M. Jaziri a mis l’accent sur l’importance qu’il y a d’appliquer les conventions internationales pertinentes qui appellent au respect des droits des émigrés, la garantie de la liberté de circulation des personnes, le renforcement de l’ouverture culturelle et la mobilité des chercheurs, intellectuels et hommes d’affaires. Le responsable a, également, soulevé, l’importance d’un traitement international du dossier des réfugiés, le droit d’asile et la lutte contre le trafic des hommes.

La secrétaire d’Etat aux affaires étrangères Leila Bahria, a pour sa part, parlé de complémentarité entre société civile et Gouvernement. Une complémentarité à même d’instaurer la culture de droits de l’Homme.

Pour l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, Jens Plotner, le débat sur les droits de l’Homme doit distinguer entre universalisme et contextualisme, appelant à tolérer la divergence des vues sur les valeurs des droits de l’Homme.

La conférence est organisée par le réseau Euro- Méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) en partenariat avec l’UGTT, la ligue tunisienne pour les droits de l’Homme (LTDH), l’association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), l’institut arabe des droits de l’Homme (IADH), le collectif 95 Maghreb Egalité et le réseau Doustourna.