Dans une interview accordée au journal algérien echoroukonline, le porte-parole du Front populaire, Hamma Hammami, a indiqué que le mouvement Ennahdha et ses alliés de la Troïka refusent d’apporter des changements attendus par le peuple tunisien.
Hamma Hammami a refusé tout dialogue avec le gouvernement Larayedh et a réitéré son initiative d’organiser un congrès national de sauvetage.
Le gouvernement d’Ali Larayedh est une reproduction du gouvernement Jebali, et de ce fait, il va commettre les mêmes erreurs que son prédécesseur, assure-t-il en substance.
Le porte-parole du Front populaire a également menacé de descendre dans la rue pour renverser gouvernement Larayedh si le mouvement Ennahdha refuse l’organisation d’un congrès de salut national.
Il a affirmé que le leader d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, et le président du parti Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi, vont conclure un marché pour le partage du pouvoir, lors des prochaines élections, au détriment de l’opposition et des attentes du peuple.
Par ailleurs, interrogé sur la situation actuelle du pays, Hamma Hammami estime que la Tunisie traverse une crise profonde, à la fois économique et politique : le chômage a atteint un taux record de 18%, les excès d’endettement limitent le pouvoir d’achat du Tunisien, la pauvreté ne cesse de s’étendre dans les rues et même dans la capitale.
Sur le plan politique, la phase de la transition a duré plus de 18 mois et aucun des objectifs de la révolution n’a été réalisé, à savoir l’achèvement de la rédaction de la Constitution, les élections…
La Tunisie vit une situation sécuritaire instable, amplifiée par l’entrée illégale d’armes en provenance de la Libye, et que les libertés sont de plus en plus menacées après l’assassinat de l’opposant politique Chokri Belaid, causées par l’augmentation du taux de criminalité.
Selon Hamma Hammami, la Tunisie est gouvernée par des forces étrangères, sous couverture d’Ennahdha dont le leader est Rached Ghannouchi, à savoir Israël, les puissances coloniales les cheikhs des pays du Golfe.
En outre, le président de la République provisoire Moncef Marzouki a peu de prérogatives et son initiative politique est faible. Par conséquent, il n’est pas en mesure d’assumer ses responsabilités. Ce défenseur des droits de l’Homme est un sympathisant du mouvement Ennahdha, a-t-il ajouté.
A propos des relations tuniso-algériennes, Hamma Hammami a déclaré que «nous avons (le FP) des échanges collatéraux avec le parti des travailleurs algériens (PT), dont la secrétaire générale est Louisa Hanoun, mais également avec les syndicalistes et les organisations indépendantes de défense des travailleurs. Dans ce contexte, nous appelons les partis politiques algériens à prêter plus d’attention à la Tunisie».
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