Une rencontre-débat sur le thème « La lutte contre la violence » s’est tenu, samedi, à la Maison de la Culture « Chokri Belaid », à Djebel Jeloud, (Ben Arous), à l’initiative de l’Alliance civile contre les Violences et pour les Libertés.
Y ont pris part des défenseurs des droits humains, des personnalités politiques, des artistes, des journalistes, ainsi que les représentants de nombreux partis politiques et de la société civile. Le représentant de l’Association tunisienne de défense des droits de l’enfant, Moez Chérif, a dénoncé l’utilisation des enfants, en plusieurs circonstances, pour commettre des actes violence dont l’objectif premier est de transformer le modèle de société en Tunisie.
L’association, a-t-il dit, est en train de collecter des preuves qui démontrent l’implication du gouvernement au pouvoir dans la violence planifiée et organisée ciblant les enfants.
Pour sa part, la présidente de l’Association tunisienne de soutien des minorités, Yamina Thabet, a évoqué les menaces dont elle avait personnellement fait l’objet ainsi que les actes de sabotage ayant touché le siège de l’association, appelant à la constitution d’une commission de suivi des plaintes déposées par les victimes de la violence et dont les investigations les concernant n’ont jusqu’ici pas avancé d’un iota.
Le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), chargé des associations, de la jeunesse et de la femme, Samir Cheffi, a, quant à lui, appelé toutes les parties concernées par la violence à participer à la conférence nationale sur la violence qu’organisera la centrale syndicale, le 8 avril prochain.
Le but est d’analyser des causes qui sont à l’origine de ce phénomène et d’identifier les solutions permettant d’optimiser la lutte contre la violence et de l’éradiquer, a-t-il souligné, relevant l’impératif de publier un pacte national sur la violence, qui n’exclue aucune partie.
L’élue Nadia Chaabane, à l’Assemblée nationale constituante (Anc), (groupe démocratique), a attiré l’attention sur la réaction du président de l’Anc et du chef du gouvernement qui ont ignoré ses appels concernant la mise en oeuvre d’une campagne nationale contre la violence, soulignant qu’il importe aujourd’hui de faire face à toutes les manifestations de ce phénomène.
Elle a également évoqué ce qu’elle a appelé « les débordements médiatiques » dans la diffusion de la culture de la violence et son encouragement, face à l’absence d’une instance de régulation de l’audiovisuel. Elle a proposé le tournage de spots qui mettent à l’index la violence, en vue de leur diffusion via les médias publics et privés.
L’ancien membre du Syndicat national des journalistes tunisiens, Ziad El Héni, a rappelé les agressions ayant visé les journalistes dans l’exercice de leur fonction sur le terrain, soulignant l’impératif de réviser le décret-loi 115, de l’activer et de tout mettre en oeuvre, au plan législatif et judiciaire, afin d’éviter que les auteurs de ces violences ne puissent bénéficier de l’impunité et de faire aboutir les plaintes déposées contre eux.
Durant cette conférence, les participants ont écouté plusieurs témoignages de militants politiques, de représentants de la société civile et d’intellectuels ayant été victimes de violences, d’agressions et de menaces.
L’Alliance civile contre les Violences et pour les Libertés, constituée le 13 novembre 2012, est formée de représentants de la société civile et politique, qui se sont associés pour oeuvrer, à l’échelle nationale et régionale, en vue d’atteindre un ensemble d’objectifs dont la défense du caractère laïc de l’Etat, le renforcement de l’indépendance de la société civile, la garantie, par l’Etat, de la sécurité à tous les citoyens et l’ancrage du droit à l’activité culturelle, créative, civile et politique au profit de toutes les composantes de la société.