Les participants à une table ronde organisée, jeudi à Tunis, sur le thème “les noirs de Tunisie, les présents-absents”, ont appelé à inscrire le droit à la non-discrimination raciale dans le texte de la nouvelle constitution du pays.
La rencontre à laquelle ont pris part des universitaires, des historiens, des juristes, des sociologues et des anthropologues ainsi que des représentants de la société civile de Tunisie, France et Brésil, s’inscrit dans le cadre de la manifestation “la Tunisie dans toute sa diversité”, organisée à l’initiative de l’association “Adam pour l’égalité et le développement” à l’occasion de la célébration, le 21 mars, de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.
Tawfik Chairi, président de cette association a mis l’accent sur la nécessité de continuer de lutter pour éliminer toutes les formes de discrimination raciale en Tunisie et renforcer la législation qui garantit le respect de la dignité des noirs. Chairi a ajouté que le but de cette manifestation, organisée pour la première fois en Tunisie à l’occasion de la célébration de la journée internationale pour l’élimination de le discrimination raciale, est de briser le silence qui camoufle l’envergure du phénomène dans le pays et d’éradiquer toutes les formes d’exclusion des noirs.
Il a rappelé que la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale a été proclamée pour commémorer la journée du 21 mars 1960 où à Sharpeville (Afrique du sud), la police a tué 69 personnes lors d’une manifestation pacifique contre les lois relatives aux laissez-passer imposées par l’Apartheid.
Pour sa part, Saleh Trabelsi, professeur d’histoire à l’université Lumière Lyon en France a parlé de l’ancrage, partout dans le monde et particulièrement dans les pays arabes, du racisme et des préjugés contre les noirs. Les noirs de Tunisie, premier pays arabe à abolir l’esclavage en vertu de la loi du 23 janvier 1846, souffrent encore de la discrimination raciale, estime M. Trabelsi. L’absence de personnes noires du paysage médiatique ainsi que des postes politiques et de responsabilité témoigne de l’exclusion que vit cette catégorie, a-t-il ajouté.
La rencontre a comporté des communications sur l’histoire et la réalité des personnes noires en Tunisie et les formes de discrimination pratiquées à leur égard. La manifestation “La Tunisie dans toute sa diversité” comporte, en plus de cette table ronde, plusieurs activités culturelles ainsi que des rencontres, des débats et des spectacles d’animation.