Le président de la République provisoire, Moncef Marzouki, a souligné que la Constitution doit se fixer pour finalité première d’empêcher le retour de la dictature.
Ceci commande, a-t-il dit, une réflexion approfondie, une bonne connaissance des expériences vécues par d’autres peuples et une répartition judicieuse des pouvoirs, notamment entre les deux chefs de l’exécutif.
Marzouki a indiqué, à l’ouverture d’une conférence-débat sur la Constitution, samedi, au Palais de Carthage, qu’empêcher le retour de la dictature nécessite l’inscription explicite et sans équivoque de toutes les libertés individuelles et collectives dans la Constitution, afin que nulle marge ne soit laissée aux interprétations.
Marzouki a souligné que la nouvelle constitution doit marquer un tournant dans l’histoire de la Tunisie et mettre les générations futures à l’abri de l’arbitraire et de la corruption. Il a appelé à finaliser la Constitution dans les plus brefs délais pour répondre aux attentes du peuple tunisien qui commence à perdre patience.
Il a plaidé pour l’abandon, dans l’avant-projet de la constitution, de formules du genre « comme défini par la loi », pour ne laisser persister, selon lui, aucun risque quant à d’éventuelles restrictions aux droits et libertés.
« La formule est porteuse de risques parce qu’elle permet aux juges, au nom de la loi, d’attenter aux droits des Tunisiens et des Tunisiennes, pourtant réputés garantis par la Constitution”, a-t-il dit. Marzouki a, en outre, souligné la nécessité de consolider le rôle de la société civile dans la défense des droits et des libertés, de manière à préserver les nouvelles générations contre le retour de la dictature et du despotisme.
Il a relevé l’importance du rôle de la Cour constitutionnelle qui, selon lui, ne doit pas avoir uniquement un rôle consultatif mais, aussi, un vrai pouvoir décisionnel pour protéger les droits et libertés. Des universitaires, des juristes et des élus de l’Assemblée nationale constituante participent à cette conférence-débat organisée par le Département juridique de la Présidence de la République.