Tunisie – Assassinat Chokri Belaid : Le comité de défense s’étonne que Ali Larayedh donne une conférence de presse

Le porte-parole officiel du comité de défense dans l’affaire de l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd, Me Nizar Snoussi, s’est déclaré mardi ” étonné” que le ministre de l’intérieur Ali Larayedh donne une conférence de presse sur les derniers développements de l’enquête “alors qu’il est l’une des parties concernées par cette affaire” et que la défense “avait demandé qu’il soit entendu”.

Me Snoussi a indiqué à l’Agence TAP que le comité de défense a eu connaissance des derniers développements de l’enquête à travers les médias, se disant également “surpris” que de telles informations soient divulguées par des ministres et des élus de l’Assemblée Constituante sur des plateaux de télévision.

“Nous avons demandé à plusieurs reprises à prendre connaissance du dossier, notamment l’enquête de l’unité spéciale, mais nous avons relevé une certaine forme d’attentisme à ce propos”, a-t-il fait remarquer, dénonçant ces pratiques et affirmant l’attachement du comité de défense à son droit à être informé des éléments du dossier. Me Faouzi Ben Mrad, ancien porte-parole du comité de défense, s’est abstenu de commenter les déclarations du ministre de l’intérieur.

Il s’est en revanche enquis du degré de sérieux accordé à la thèse qu’il a avancée, il y a quelques jours, relatives à des informations recueillies auprès d’un témoin et affirmant qu’un homme, de la région de Kasserine, a introduit trois individus d’Algérie la veille ou le jour de l’assassinat de Chokri Belaïd, et les a exfiltrés le jour même du meurtre.

“Ces informations ont été jointes au dossier en tant que témoignage”, a-t-il insisté. Le ministre de l’Intérieur Ali Larayedh a annoncé, mardi, lors d’une conférence de presse, que l’auteur présumé de l’assassinat de l’homme politique et dirigeant au Front populaire Chokri Belaïd a été identifié et que l’accusé “fait actuellement l’objet d’une traque policière”.

Les meurtriers présumés “appartiennent à un courant religieux extrémiste” et sont “des Tunisiens de l’intérieur du territoire”, a-t-il précisé, démentant qu’il y ait une partie étrangère impliquée dans l’assassinat et qualifiant de “déplacées” les déclarations selon lesquelles des Algériens seraient derrière cette opération. “Au point où en sont les investigations, aucun indice ne conduit vers cette piste”, a affirmé M. Larayedh.

DI/TAP