Conférence de presse du comite de soutien du syndicaliste Fayçal Sdiri

Le comité de soutien de Fayçal Sdiri, secrétaire général du syndical régional des services de santé des forces de sûreté intérieure, a tenu, mardi matin, à Tunis, une conférence de presse en vue d’éclairer l’opinion publique sur l'”injustice administrative” que celui-ci subit, selon le comité.

Issam Dardouri, ancien secrétaire général du syndicat des forces de sûreté de l’aéroport, a déclaré qu’une convocation a été adressée à Fayçal Sdiri afin qu’il comparaisse devant le comité d’éthique de la Police nationale, vendredi 28 février courant, pour répondre de nombreuses accusations, dont ‘l’insubordination, la présentation d’un certificat médical après les délais impartis et des déclarations non-autorisées aux médias’.

‘Sdiri fait l’objet d’un harcèlement administratif flagrant et d’accusations tendancieuses, étant donné qu’il avait mis à nu des dépassements administratifs et financiers dans la gestion du secteur sanitaire des forces de sûreté intérieure et du fait qu’il a soulevé des questions relatives à la réforme du système sécuritaire’, a ajouté Issam Dardouri.

Dans la même optique, Chawki Chebbi, membre du comité de défense de Fayçal Sdiri, a souligné que les mesures disciplinaires prises contre son client et les accusations pour lesquelles il comparaîtra devant la commission d’éthique sont purement tendancieuses et fausses et constituent une atteinte à la loi’.

Il a également noté que la coercition dont sont victimes les activistes se poursuivra tant qu’on n’a pas garanti l’indépendance du ministère de l’Intérieur, précisant qu’il existe des tentatives visant à mettre l’appareil de sécurité au service de ‘certaines parties’.

Pour sa part, Néziha Rjiba (Oum Ziad), militante des droits de l’Homme, membre du collectif de soutien à Fayçal Sdiri, a exprimé sa conviction que quiconque croit au rôle des services de sûreté dans la garantie de la protection du pays et de son économie ne peut que ‘soutenir les efforts visant à réformer l’appareil sécuritaire et à empêcher toute atteinte à sa réputation’.

Rjiba a, également, exprimé son appui à tous les hommes intègres décidés à réaliser la sécurité républicaine et démocratique et qui appliquent la loi sans prise en considération des différents agendas et jeux politiques. Elle s’est déclarée étonnée par “la sensibilité particulière dont fait montre le ministère de l’Intérieur dès qu’on soulève la question de la corruption au sein du système de sécurité‘.

Pour sa part, Balkis Mechri-Allagui, membre du comité directeur de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, a rappelé que la Ligue considère l’action syndicale comme ‘un droit sacré’, ajoutant qu’elle parraine plusieurs dossiers d’agents de la sûreté qui ont fait l’objet d’injustices au sein du ministère de l’Intérieur, depuis la Révolution.

De son côté, Fayçal Sdiri a appelé les composantes de la société civile à soutenir les syndicalistes du secteur de la sûreté ‘afin de défendre le principe de la sécurité républicaine’. Il a fait remarquer que les ‘mesures coercitives’ dont il fait l’objet constituent un message clair à l’intention de tous ceux qui tentent de mettre à nu les dossiers de corruption au sein du département, ou appellent à la réforme.

‘Certains ont l’intention de faire main basse sur le système de sécurité’, a-t-il ajouté, afin qu’il reste ‘au service du pouvoir, comme ce fut le cas avant la Révolution et qu’il garantisse sa pérennité’.

Le comité de soutien de Fayçal Sdiri regroupe plusieurs militants des droits de l’homme, des journalistes, des artistes et des représentants de la société civile.

DI/TAP