L’Association des Economistes Tunisiens (ASECTU) a publié dimanche, un communiqué pour “attirer l’attention sur la gravité de la situation économique et sociale et des finances publiques, qui prévaut en Tunisie”, a déclaré, à la TAP, le Président de l’association, Mohamed HADDAR.
Selon le Bureau de l’ASECTU “la classe politique en général, et le gouvernement en particulier, doivent comprendre que cette situation préoccupante est le fait de la détérioration de la situation politique et sécuritaire, et de la perception de l’absence d’Etat de droit”.
Il a considéré que “la période actuelle exige un engagement clair et ferme de la classe politique sur la mise en oeuvre d’une feuille de route dont l’élaboration se fera d’une façon consensuelle entre toutes les parties prenantes et sans exclusion aucune ” pour “rassurer les acteurs et les partenaires économiques, relancer l’investissement privé et la croissance economique et créer des emplois”.
Cette période exige d’après le communiqué, “un gouvernement de compétences avérées dans la gestion des affaires publiques et ayant une mission précise comprenant, en priorité, le rétablissement de l’ordre, de la sécurité et de l’Etat de droit, la gestion des affaires courantes, en accordant une attention particulière aux dossiers économiques et sociaux”.
“C’est de cette manière que la confiance peut être rétablie, car c’est en donnant des signaux forts aux citoyens et aux investisseurs, en cultivant l’espoir des jeunes, que l’on pourra créer les conditions du redémarrage de notre économie et restaurer nos équilibres financiers externes mis a mal” .
Deux ans après la révolution, l’association des économistes a relevé que “le chômage a augmenté sensiblement, le coût de la vie, surtout les prix des produits de consommation de base, s’est envolé, l’insécurité et la violence, phénomènes étrangers à la société tunisienne, se sont répandues et, enfin, les services publics sont en nette détérioration, en raison d’un ralentissement général de la plupart des services de l’administration centrale et locale”.
Plus préoccupant encore, pour l’ASECTU, “les deux principaux moteurs de l’économie, à savoir l’investissement privé et les exportations, sont en recul prononcé avec une économie informelle, en forte progression, à l’ombre d’un Etat en perte d’autorite et de prestige.
La notation de la Tunisie a été dégradée plus de trois fois en mois de 14 mois par les principales agences internationales spécialisées.”
L’Association a enfin constaté l’inquiétude des citoyens “en raison de l’impasse dans laquelle se trouve le pays. Ils comprennent mal pourquoi le processus de transition est en panne. L’absence d’engagement des responsables au pouvoir (y compris l’ANC) sur une feuille de route et un calendrier, précis, le manque de sécurité et de stabilité politique, l’émergence dans le paysage tunisien de la violence politique ont épuisé la confiance des citoyens dans les institutions de 1’Etat et dans leurs gouvernants et ont jeté le doute sur l’issue du processus de transition et l’éventualité d’aboutissement aux prochaines élections”.
DI/TAP