Le président du Mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi a appelé, samedi, à “finir la rédaction de la Constitution dans les plus brefs délais” et à y inscrire les principes de l’universalité des droits de l’Homme et le régime politique “sur lequel s’accordera la majorité des tunisiens”.
S’exprimant à la clôture de la conférence-débat sur le projet de Constitution, organisée par le Centre d’études sur l’Islam et la Démocratie, Rached Ghannouchi a souligné que la nouvelle Constitution doit être la plus globale possible “et non pas écrite par une catégorie en particulier”.
“Les points de divergence, a-t-il encore dit, doivent être tranchés rapidement et les élections tenues en juin ou, si ce n’est pas faisable, en octobre prochain”.
Il a rappelé les positions du groupe parlementaire d’Ennahdha, “tant au niveau des commissions constitutives que des plénières”, qui a “retiré toutes les propositions ayant suscité la polémique ou divisé les groupes et les élus, à l’instar de la question d’inscrire la Chariaa (comme source de législation), l’incrimination de l’atteinte au sacré et l’incrimination de la normalisation (avec l’entité sioniste)”.
Ennahdha soutient l’idée de constitutionnaliser l’universalité des droits de l’Homme, a insisté M. Ghannouchi, citant en particulier “la justice, la liberté de pensée et d’expression, le droit syndical et le droit d’accès à l’information” ainsi que “la préservation de l’identité et des valeurs islamiques”.
“Il serait plus judicieux de prévoir l’incrimination de la normalisation et de l’atteinte au sacré dans un cadre juridique autre que la Constitution s’il n’y a pas de consensus sur la question”, a-t-il encore précisé, ajoutant: “Nous voulons édifier un Etat civil qui tire sa légitimité du peuple”.
S’agissant du régime politique, le président d’Ennahdha a estimé que le “régime parlementaire est le plus proche de la démocratie”. “Nous sommes ouverts au consensus afin d’obtenir des résultats dans les plus brefs délais et d’éviter les débats interminables”, a-t-il dans ce sens avancé.
Il a appelé le groupe Ennahdha et tous les groupes parlementaires à accélérer l’élaboration de la Constitution et de la loi électorale, et à mettre en place rapidement les instances de régulation “pour rétablir la stabilité dans le pays”. Nombre de penseurs, intellectuels, hommes politiques et élus de l’Assemblée Constituante ont pris part à cette conférence-débat.
DI/TAP