«Les industries mécaniques et électriques (IME), après une forte croissance, durant plusieurs années sont, actuellement, en phase de stagnation», a souligné M. Hichem Elloumi, président de la Fédération nationale de l’électricité (UTICA).
Le secteur avait réalisé une évolution soutenue, de 15% par an, durant la période 2007-2010, ce qui lui a permis de devancer même le textile-habillement, pour se situer, à partir de 2010, au 1er rang des secteurs exportateurs (45% des exportations des industries manufacturières et 26% du total des exportations nationales), d’autant plus que 90% des exportations sont réalisées dans le cadre de l’off-shore.
Fin 2012, les intentions d’investissements déclarés dans ce secteur ont régressé de plus de 27%, à 550,7 MD, selon le site web de l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII). En revanche, les exportations ont faiblement progressé de 4,7%, par rapport à 2011.
Quant aux importations, elles ont augmenté de 12,2% en 2012, à 15952,9 MD, contre 14220,1 MD en 2011. Selon le bulletin du Centre Technique des Industries Mécaniques et Electriques (CETIME), “la hausse des importations a eu des répercussions négatives sur le taux de couverture du secteur (60,9%), en baisse de 6,6% par rapport à 2011.
En 2012, les IME comptent 995 entreprises, employant plus de 127 mille personnes.
Pour M. Elloumi, “l’année 2013 sera difficile pour les IME et l’ensemble du secteur industriel tunisien. Cette situation est le résultat de la crise économique que vit l’Union Européenne, depuis quelques années, d’autant plus que les trois quarts des exportations des IME sont destinés à l’Europe”.
Dans la seule zone euro, le recul de vente de voitures neuves, en 2012, a atteint 11,3%.
La crise automobile européenne a aggravé la situation
« La crise du secteur automobile européen a aggravé encore plus la situation, dans la mesure où nous étions obligés, pendant les deux précédentes années, de réduire le nombre des employés, notamment dans la production de câblages automobiles, comme c’est le cas pour le groupe allemand Leoni», a-t-il indiqué.
Les immatriculations de voitures neuves dans l’Union Européenne ont accusé en décembre 2012, leur plus forte baisse mensuelle, depuis octobre 2010, à l’issue d’une année noire, marquée par un net retrait sur tous les grands marchés de la zone euro.
Partageant le même point de vue, M. Béchir Boujdaï, président de la Fédération nationale de la mécanique (UTICA), a fait savoir que « depuis la révolution, le secteur des IME a accusé la perte, en moyenne, de 10 à 12 mille emplois par an».
« A cela s’ajoute le problème de la dépréciation du dinar par rapport au dollar et à l’euro, et celui de la contrefaçon qui inonde le marché de produits mécaniques et électriques, non conformes aux normes et non soumis à un contrôle technique ».
Selon M. Boujdaï, ces produits sont vendus, généralement, à moitié prix, voire au quart du prix des pièces fabriquées par l’industrie formelle.
Le responsable a fait savoir, aussi, que «les hommes d’affaires sont accablés par les augmentations salariales continues, la hausse des prix des matières premières et des hydrocarbures, l’accroissement des charges sociales et fiscales, la passivité des banques qui ne soutiennent plus l’industrie tunisienne , alors que la confiance des partenaires (clients et fournisseurs) dans l’industrie nationale a été ébranlée».
DI/TAP