Un regard d’ensemble sur le paysage politique en Tunisie montre que le parti Ennahdha fait ce qu’il veut de ce pays et dans ce pays sans s’inquiéter à aucun moment ni des incriminations de ses alliés au sein de la Troïka (CPR et Ettakatol) et sans se soucier à rendre compte à l’opposition au sein de la Constituante (ANC).
Par un subtil jeu de diversions et de provocations savamment orchestrées par les faucons du parti et leur leader Rached Ghannouchi, ce parti «unique de fait» a resquillé, plus d’une année, en faisant prévaloir sa légitimité électorale et en reportant, délibérément, la réalisation des objectifs de la révolution pour lesquels il a été élu un certain 23 octobre 2011.
Ainsi, les nahdhaouis et les autres ont été élus pour rédiger une Constitution, laquelle est encore au stade de brouillon qui serait, tout juste, un jeu de mots, voire une mascarade aux yeux des experts en droit constitutionnel. Conséquence: tout est à refaire avec comme prime une année de perdue.
Plusieurs missions leur avaient été confiées. Premièrement, pour dynamiser la création de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), mais cette institution est hélas toujours au stade projet.
Deuxièmement, pour créer une Instance provisoire de magistrature qui viendrait se substituer au sinistre Conseil supérieur de magistrature, mais ils ont tout fait pour saborder l’adoption de ce projet à l’ANC.
Troisièmement, pour élaborer une loi électorale, mais cette législation ne semble pas, jusqu’à ce jour, une de leurs priorités.
Quatrièmement, pour institutionnaliser l’Instance supérieure pour l’indépendance des élections (ISIE), mais rien n’est fait pour que cette institution voie le jour en dépit de la promulgation d’une loi à ce sujet.
Cinquièmement, pour alléger les charges du contribuable et pour améliorer le pouvoir d’achat du citoyen, mais c’est le contraire qui a été fait, avec la multiplication des taxes et l’augmentation de tous les prix (l’inflation a atteint aujourd’hui le record des 6%).
Moralité, dans l’impunité la plus totale, les nahdhaouis, à défaut de compétence, ont choisi la solution de facilité en accablant le Tunisien de nouvelles charges et en déléguant à des mafias de contrebandiers organisés et armés de gérer l’économie du pays.
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