Tunisie – 2 ans après le 14 janvier 2011 : Paumés et fatigués

Par : Autres

Dans un article publié ce matin sur WMC, notre confrère Amel Bel Hadj Ali continue à s'interroger sur la vérité des révoltes arabes. Depuis la chute de Ben Ali, les explications et les scénarios se sont multipliés sans dégagé, loin de là, un scénario définitif. Il faudra probablement attendre quelques années encore, pour connaître toute la vérité.

En attendant, l'absence de visibilité, les discours contradictoires, les querelles politiques n'arrangent rien et le tunisien dans tout ça… Quelques éléments de reponse par la rédaction WMC-Directinfo.

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Les révolutions arabes… spontanées ou «crimes» presque parfaits?

Elle rappelle dans son article que les monarchies du Golfe avaient déjà financé et encouragé l’invasion et la destruction de l’Irak lors de deux guerres meurtrières. Ce pays, l’un des plus avancés dans le Golfe, riche en ressources naturelles et humaines avec plus de 3.000 savants, des centres de recherche universitaire dotés de moyens importants, une administration des plus avancées dans le monde arabe et une élite qui rendrait jaloux plus d’un pays «développé», a été renvoyé dans le moyen âge. 

Les aspirations légitimes à une vie meilleure, portées par la jeunesse de ces pays, ont été utilisées pour servir les intérêts américains qui concordaient avec ceux de nouveaux alliés d’apparence plus dociles et plus maniables que leurs prédécesseurs. Le chemin a été largement balisé par des lobbyistes en provenance des pays en question qui ont travaillé sur des années à convaincre les Américains de la nécessité de changer «d’amis». Les activistes islamistes égyptiens ont infiltré l’Administration Obama, vient de publier le magazine égyptien Rosa Al Youssef. L’un d’eux appelé «Elibiary» aurait même écrit le célèbre discours prononcé par le président américain le 4 juin 2009 au Caire et intitulé «Un nouveau départ». Il ne croyait pas si bien dire.

Nous sommes là, nous sommes las aussi!

Dans son article publié ce matin sur WMC, Ali laidi Ben Mansour, fait une lecture de la météo politique,sociale et économique en Tunisie, "L’atmosphère était déjà lourde et elle s’alourdit tous les jours. Le manque de visibilité qui caractérise déjà le travail de la Troïka est endémique. Nous ne savons rien et même ceux parmi nous qui savent s’avèrent ne savoir que peu de choses finalement!

Le remaniement ministériel est dans le black out total. On se demande d’ailleurs, comme beaucoup d’observateurs le font, pourquoi Ennahdha s’est-elle fourguée dans cette histoire sachant que c’est un coup d’épée dans l’eau. Visiblement, le pays est tendu! Le Kef, Kasserine, Kébili, Ben Guerdane, Kerkennah… sont traversés d’un mouvement de protestation et de violence. Les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles et l’inflation et la hausse des prix faussent même le plus petit résultat positif de l’économie, s’il y en a un!

Aucune couleur, ni cadre… je navigue à vue

Ibtissem dans son style habituel (avec du 2è, 3è et même du 4é degré qu'on a souvent du mal à saisir), fait le parallèle entre l'avant et l'après 14 janvier "Comme toujours depuis que j’écris -et critique sous un angle léger et si possible humoristique-, j’essaie de jouer sur les mots; et même avant le 14 janvier, j’avais réussi plus ou moins à rédiger des messages critiques qui, malgré la crainte de mon patron, sont passés comme une lettre à la poste, avec parfois un deuxième degré pas toujours évident pour une Anastasie imbécile.

A l’époque, on savait à qui on avait affaire et surtout quelles limites il ne fallait pas franchir, mais de temps en temps, Ibtissem franchissait la ligne jaune. Aujourd'hui, j’avoue être un peu pommée, il n’y a ni limites, ni ligne jaune, ni rouge, ni aucune couleur, ni cadre… je navigue à vue et ne sais pas si j’arriverai à bon port ou si je risque d’y laisser mon passeport !

Troubles psychiques… la Révolution du 14 janvier 2011 est passée par-là

Mohamed Farouk s'est interrogé sur l'impact psychologique du «stress post-traumatique» sur le tunisien, avec la "multiplication des actes d’agression, anxiété, pertes des repères, développement du sentiment d’insécurité et augmentation de la consommation des antidépresseurs et des anxiolytiques…

Le nombre des consultations a progressé de près de 20% dans les mois qui ont suivi le déclenchement de la révolution à l’Hôpital psychiatrique Razi de La Manouba. Avec une forte augmentation des consultations chez les psychiatres du privé.

Même les médecins, qu’ils soient généralistes ou spécialistes, peuvent vous livrer quelquefois le cas de patients qui se présentent pour des maux de tête ou un soupçon de signes de diabète ou encore de tension artérielle si ce n’est pas de maladies cardiaques alors qu’il n’en est rien.

Selim Ben Abdallalh, pense lui aussi que la révolution du 14 janvier 2011 a perturbé le vécu psychique des Tunisiens. Ou du moins certains d’entre eux. Certains ont perdu pour ainsi dire leurs repères. Habitués à un certain rythme de vie, certains ont mal supporté l’insécurité et ont des craintes sur l’avenir qu’ils voyaient plus tranquille.

Puisse l’an III de la Révolution tunisienne nous assurer un meilleur quotidien

Mohamed Farouk fait dans cet article un déroulé en accéléré des deux ans de la Révolution du 14 janvier. Celle-ci a permis de grandes conquêtes au niveau des libertés fondamentales. Mais aussi une division dans l’opinion. Et de nouvelles attitudes et comportements. Et il est urgent que l’on opère des changements…


La rédaction