L’UGTT a affirmé, dimanche, que la cohésion de ses structures régionales avec la population, les grèves et les manifestations qu'il avait organisé au moment de la révolution tunisienne ont été un facteur déterminant dans la chute du régime de dictature.
Dans une déclaration publiée à l'occasion du deuxième anniversaire de la révolution de la liberté et de la dignité, l'organisation syndicale a affirmé que la réalité actuelle en Tunisie "est décevante" dans la mesure où toutes les attentes du peuple tunisien ont été déçues.
"La rédaction de la Constitution n'est pas intervenue dans les délais prévus, les instances nécessaires à l'étape de transition sont quasi inexistantes", a estimé l'UGTT, citant le conseil supérieur de la magistrature, le conseil supérieur de l'information audiovisuel, l'instance supérieure des élections. L'organisation relève aussi l'absence d'une feuille de route qui fixe les priorités et les prochaines échéances électorales.
"Notre peuple ressent une inquiétude grandissante concernant le devenir de la transition démocratique en raison de la multiplication des violences, de l'extrémisme et des accusations d'apostasie qui constituent désormais une menace pour le modèle de société fondé sur la tolérance et la coexistence", a estimé l'UGTT, relevant la transformation de certains groupes extrémistes en "structures de mobilisation appelant publiquement à la violence et s'imposant comme des structures sécuritaires parallèles échappant à tout contrôle et ne respectant pas la loi", a encore soutenu l'UGTT.
L'UGTT a également souligné la détérioration du pouvoir d'achat des travailleurs suite aux augmentations excessives des prix, la multiplication du nombre de chômeurs particulièrement à l'intérieur du pays, l'irrespect par certains commerçants et spéculateurs des décisions de fixation des prix outre la pratique de monopole dans les circuits de distribution.
"Ces pratiques ont échappé aux structures de contrôle publiques, qui y sont parfois impliqués outre l'infiltration par les frontières de bandes de contrebandiers qui sont à l'origine de la pénurie de certains produits dans les marchés et de l'augmentation des prix. Tous ces facteurs sont "des signes dangereux" qui témoignent de l'inaptitude des services de sécurité et de contrôle à faire respecter la loi et à préserver la sécurité des citoyens et leur pouvoir d'achat.
DI/TAP