Tunisie : La majorité des jeunes préfèrent travailler dans le secteur public

La majorité des jeunes tunisois ont révélé une préférence pour le secteur public, considéré comme la principale destination dans la recherche d’emploi pour 60% des garçons et 76% des jeunes filles.

“Peu nombreux sont les élèves tunisois interrogés qui déclarent qu’ils chercheront un emploi dans le secteur privé ou encore qu’ils choisiront de s’établir à leur propre compte”, a indiqué une étude élaborée en 2011 par l’Institut Arabe pour le développement des villes sous le titre “Evaluation sociale rapide des jeunes de la capitale Tunis”.

L’étude, effectuée sur un échantillon de 1000 familles habitant la capitale, montre aussi que les jeunes considèrent “le secteur public comme le point de départ pour accéder au marché d’emploi”.

Le taux de scolarisation des jeunes tunisois âgés entre 17 et 29 ans est estimé à 39%, selon cette étude qui constate que les jeunes filles sont beaucoup plus nombreuses que les garçons à poursuivre les études d’enseignement de base et que seuls 10% des jeunes poursuivent leurs études jusqu’à l’âge de 24 ans.

“Les principales raisons de l’abandon scolaire sont le manque d’intérêt pour l’enseignement et une inquiétude quant à la conformité de l’enseignement reçu avec les besoins du marché de l’emploi”, souligne cette étude qui fait part des critiques des jeunes concernant la qualité de l’enseignement et de la formation d’où l’impératif d’engager une réforme profonde du système d’enseignement pour qu’il puisse répondre aux besoins du marché d’emploi à Tunis.

“Le chômage des jeunes s’inscrit parmi les préoccupations sociales et économiques les plus urgentes à Tunis”, estime également cette enquête qui montre que le chômage de longue durée a atteint le taux de 40% parmi les jeunes chômeurs ou les demandeurs d’emploi.

Le problème du chômage de longue durée se pose également parmi les diplômés des écoles secondaires ou d’enseignement supérieur. Selon les résultats présentés par cette étude “il existe un lien étroit entre le niveau d’instruction et les problèmes du chômage de longue durée”.

Cette situation est le résultat d’un manque de cohérence entre la nature des compétences acquises à travers le système d’enseignement et les besoins du marché d’emploi outre l’absence de mécanismes de communication entre demandeurs d’emplois et employeurs.

L’enquête a aussi montré que 51% des jeunes interrogés considèrent que les relations personnelles et familiales sont le moyen le plus fréquent pour trouver un emploi contre 27% seulement des jeunes qui affirment avoir trouvé un emploi à travers les mécanismes mis en place à cet effet, dont 16% dans le secteur public et 11% dans le secteur privé.

DI/TAP