La constitution de la république arabe d’Égypte est la loi fondamentale de l’Égypte. Adoptée le 11 septembre 1971 après un référendum, elle a été amendée à plusieurs reprises (1980, 2005 et 2007). Elle garantit notamment l’indépendance du système judiciaire, l’égalité des chances pour tous les citoyens, la propriété privée et le multipartisme.Le 13 février 2011, la Constitution est provisoirement suspendue, conséquence de la révolution survenue dans le pays. Une révision de la constitution a été soumise à référendum le 15 décembre 2012.
Texte du projet de constitution égyptienne: dostor_masr
La première véritable constitution de l’Égypte est octroyée par le roi Fouad Ier le 19 avril 1923, peu après la fin du protectorat britannique, et complète des dispositions législatives prises dès 18821. Suspendue temporairement en 1930, elle reste la loi fondamentale du royaume jusqu’en 1952. Son article premier met l’accent sur la souveraineté du pays, décrit comme « État souverain, libre et indépendant », précisant en outre que « Ses droits de souveraineté sont indivisibles et inaliénables » et que « Son Gouvernement est celui d’une monarchie héréditaire ». Le roi est chef de l’état, commandant suprême des armées (article 46). Sa personne est inviolable (article 33).
Plusieurs articles garantissent les libertés individuelles (article 4), l’inviolabilité de la propriété (article 9), la liberté d’opinion (article 14) et le droit de réunion, pourvu que ce soit « paisiblement et sans armes » (article 20). Le pouvoir législatif est exercé par le roi, la Chambre des députés et le Sénat. D’eux seuls émanent les lois5.
Le président Anouar el-Sadate fait adopter la constitution actuelle en 1971
Quelques semaines après la déposition du roi Farouk et la proclamation de la république, une nouvelle constitution est rédigée, s’inspirant en partie de la précédente, mais instituant un régime présidentiel et parlementaire6. Elle reste en vigueur jusqu’à la création de la République arabe unie (1958-1961), éphémère fédération entre l’Égypte et la Syrie, qui est dotée de sa propre constitution1. Lorsque la fédération est dissoute, en 1961, l’Égypte revient, faute de mieux, à la constitution de 1956. Au mois de mars 1964, le président Nasser fait adopter une nouvelle constitution (provisoire) renforçant le caractère socialiste du régime. C’est ainsi que l’article 3 consacre l’union socialiste arabe (parti unique créé en 1962) « instance de représentation du peuple ». Le président se voit octroyé le droit de nommer directement 10 députés à l’assemblée du Peuple, instance formée de 350 députés dont la moitié doit être constituée « d’ouvriers et paysans ». Une partie des circonscriptions électorales sont fusionnées, chacune d’entre-elle étant représentée par deux députés (dont au moins un « ouvrier ou paysan »).
En 1971, le président Anouar el-Sadate fait rédiger une nouvelle constitution, se voulant plus démocratique : cette dernière, plusieurs fois amendée, est toujours en vigueur de nos jours. Formée de 211 articles répartis en 7 chapitres (ce dernier, rajouté en 1980, est désigné sous le nom de « Nouvelles dispositions »1), elle est approuvée par référendum le 11 septembre 19711.
Elle consacre théoriquement le retour au multipartisme et donne plus d’importance à la vie parlementaire, mais conserve les orientations socialistes de la précédente. Se voulant « La constitution égyptienne permanente » lors de sa rédaction, elle est amendée une première fois en 1980 par Anouar el-Sadate et deux fois, en 2005 et 2007, par Hosni Moubarak. Des amendements supplémentaires sont promis par ce dernier en 2011, alors que le pays est secoué par d’importantes manifestations, mais ces promesses ne suffisent pas à endiguer la crise, et le président est contraint à la démission.
Le 10 février, en pleine vague de manifestations, le président Moubarak annonce dans un discours à la télévision nationale l’amendement de 5 articles de la constitution (articles 76, 77, 88, 93 et 189) et l’annulation d’un autre (article 179), sans parvenir à stopper la contestation. Du fait du succès de la révolution, le 14 février, la constitution est suspendue par les militaires, un comité pour la révision de la Constitution est mis en place et une Constitution provisoire est adoptée après un référendum constitutionnel. Les courants islamistes appelant à une assemblée constituante, c’est l’assemblée issue des élections législatives égyptiennes de 2011-2012 qui devrait en faire office. (source: Wikipedia)