Elles étaient 246 associations prétendant représenter la société civile tunisienne (située aux environs de 10 000 associations) à avoir signé une pétition pour la condamnation de la grève générale décrétée pour jeudi 13 décembre suite à l’agression perpétrée à son encontre par des représentants des ligues pour la protection de la révolution.
Ces associations qui se prétendaient représentatives de la société civile tunisienne affichaient sans retenue leur background idéologique à savoir leur appartenance ou leur sympathie pour le parti Ennahdha. D’ailleurs, les appellations même des associations le montrent : “Al Karama, Al birrou wal Ihssen, Association coranique, Ahli al Kora3n, Al Rahma lil3amel Alkairia, Kounouz Al Khair, Zharatou Al Amal ” et autres, toutes sur la même ligne.
Appelé à intervenir, Nasreddine Bouzarraa, représentant d’un syndicat appelé CGTT, a commencé par adresser des critiques virulentes à l’égard de l’UGTT l’accusant de vouloir exercer un rôle politique et non d’assurer un rôle social avant de s’attaquer aux Médias qu’il a traités de “Médias de la honte” sous les applaudissements de l’assistance…
Une déclaration qui lui a coûté la présence des “Médias de la honte” à la conférence de presse, qui se sont empressés de quitter la salle : “Ce monsieur est un usurpateur d’identité. Il est l’exemple type des symboles de l’ancien régime. D’ailleurs, il a essayé de s’approprier la CGTT et nous sommes aujourd’hui en procès contre lui. Quand il n’a pas réussi avec nous, il a voulu s’imposer en s’attaquant à l’UGTT. Il ne représente rien sur le terrain et cela m’étonnerait fort qu’il ne fasse pas partie des ligues de protection de la révolution”, a déclaré à ce propos Habib Guiza, secrétaire général de la véritable CGTT.
Un exemple plus qu’éloquent sur la configuration même des organisateurs de la conférence qui ne peuvent inspirer confiance.
Les signataires du communiqué considèrent que la grève générale dans cette “phase sensible” par laquelle passe la Tunisie est une atteinte aux intérêts des citoyens et une ruine pour le pays aux niveaux politique et économique ainsi qu’une menace indéniable pour le processus de transition démocratique. Ils bannissent la violence d’où qu’elle provienne et appellent l’UGTT à annuler la grève générale et conseillent de suivre d’autres moyens de lutte et de militantisme pour exprimer certaines positions et appellent les travailleurs à ne pas suivre la grève.
Ces signataires ont oublié en passant qu’ils devaient condamner les déclarations de Rached Ghannouchi, appelant à procéder à des fouilles dans les locaux de l’UGTT; ils ont également oublié de condamner les pratiques violentes des ligues de protection de la révolution qui menacent la stabilité et la sécurité du pays et qui sont, elles, dangereuses pour le processus de transition démocratique et pour l’avenir de la Tunisie.
Ils ont oublié que Ghannouchi, en appuyant et soutenant les ligues de protection de la Révolution, leur a donné autant d’importance.
Rached Ghannouchi n’a pas voulu que l’UGTT, le gouvernement et l’UTICA savourent les fruits de la signature de l’accord des négociations salariales et dans lequel tous ont montré beaucoup de bonne volonté. Par ses déclarations dans la conférence de presse, il a de nouveau mis le pays sur le sentier de la guerre.
Comment croire que cet homme soit capable d’amour, et d’aimer la Tunisie?
Amel Belhadj Ali
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