Débat sur la contre-révolution à Hammamet : Le Front Populaire dans un gouvernement de crise

Les représentants des partis Ennahdha, Front populaire et Nidaa Tounès étaient unanimes, samedi, à considérer la contre-révolution comme une réalité à ne pas négliger et qui nécessite un consensus et un dialogue réel.

Caricature: Belkhamsa (c) WMC

Participant aux 5èmes Conférences de l’Association tunisienne des études politiques, tenue à Hammamet, ils ont souligné la difficulté de déterminer l’origine de la “contre-révolution” (thème de la rencontre).

Le porte-parole du Front populaire, Hamma Hammami, a indiqué que le détournement de l’attention de l’opinion publique des problèmes réels constitue l’une des principales tactiques de la contre-révolution.

Dans une déclaration à l’agence TAP, il a réitéré son appel à la constitution d’« un gouvernement de crise, restreint, formé de compétences nationales et œuvrant selon un programme d’action clair », soulignant la disposition du Front populaire à y participer «une fois un programme d’action convenu».

Pour sa part, le président du groupe d’Ennahdha à l’Assemblée nationale constituante (ANC), Sahbi Atig, a expliqué qu’« on ne peut pas parler de contre-révolution mais de forces anti-révolutionnaires », notant que ces forces qui sont « des acolytes du RCD, de l’ancien régime et de la corruption », entravent le processus de la révolution.

M. Atig s’est, notamment, étonné de voir des révolutionnaires et des ennemis de la révolution s’allier entre eux, de même que des partis de gauche et des rcdistes.

Il s’agit là de « tentative de faire avorter la révolution et d’entraver l’édification des institutions démocratiques », a-t-il estimé, assurant que « la confrontation se fera par le biais des urnes ».

Quant au directeur exécutif de Nidaa Tounès, Ridha Belhadj, il a estimé que « la rupture avec le passé et la réalisation des objectifs de la révolution requièrent la définition d’une feuille de route claire et l’engagement d’un dialogue sérieux regroupant toutes les parties afin de renforcer la légitimité électorale par la légitimité consensuelle et pour assurer la phase transitoire ».

Il a expliqué que la contre-révolution prend forme lorsque la transition démocratique est entravée, estimant que le projet de loi visant à protéger la révolution fait partie de cette contre-révolution.

Pour leur part, des académiciens spécialistes en sciences politiques et juridiques ont insisté sur la nécessité de parvenir à un consensus pour faire échec à la contre- révolution qui, selon eux, accompagne, inéluctablement, toute révolution.

Di/TAP