Le nombre de patients en attente de greffe en hausse, les donateurs en baisse

 Le nombre des malades en attente de greffe d’organes est en augmentation continue par rapport à celui des donateurs, a constaté mardi le directeur général du centre de promotion de la transplantation d’organes Hafedh Mestiri. “La transplantation d’organes est actuellement le meilleur moyen pour guérir certaines maladies graves ou chroniques”, a expliqué M. Mestiri lors d’une réunion organisée à l’occasion de la journée nationale du don d’organes.

Il s’agit également du seul moyen permettant de guérir les malades atteints d’insuffisance rénale ou respiratoire, des maladies qui ont enregistré une augmentation notable en Tunisie alors que le nombre des donateurs est resté assez faible en dépit des garants aux plans médical, religieux et juridique, a-t-il expliqué.

Des personnes ayant bénéficié de don d’organes ont présenté leurs témoignages affirmant qu’ils ont vécu cette opération comme une nouvelle naissance puisqu’elle a permis de les sauver d’une mort certaine, a allégé leur calvaire et leur a permis de mener à nouveau une vie normale après avoir longtemps souffert de maladie.

En 2011, 54 cas de mort cérébrale ont été enregistrés, parmi lesquels 20 cas étaient susceptibles d’aboutir à un don d’organes permettant la greffe de 40 reins et 20 cœurs. “Seules six familles, parmi les 54 cas, ont accepté de faire don d’organes de leurs proches permettant ainsi la greffe de 11 reins et d’un cœur », a relevé M. Mestiri. Selon des statistiques du centre national de transplantation d’organes, 3 mille patients atteints d’insuffisance rénale en stade finale sont actuellement en attente d’une greffe de reins.

Quant au nombre des personnes atteintes d’insuffisance hépatique, il varie entre 100 et 200 malades, dont 50 patients sont inscrits sur la liste d’attente. Pour l’année 2010, 132 greffes de reins ont été effectuées, contre 109 en 2011. Par contre, une seule greffe de cœur a pu être réalisée. En 2011, 1245 greffes de reins ont pu être réalisées, dont 304 organes provenaient de personnes décédées par mort cérébrale et 941 de donateurs vivants.

Durant cette même période on a pu recenser 36 greffes de foies et 18 greffes de cœurs. M. Mestiri a souligné que le prélèvement d’organes s’effectue au sein des institutions hospitalières universitaires avec l’autorisation du ministère de la santé. Une liste d’attente des patients en attente de greffes d’organes est établie par le centre. La priorité est fonction de la période d’attente, de l’âge et du type de la maladie. La dimension religieuse du don d’organes a été évoquée lors de cette journée de sensibilisation. Les intervenants ont relevé l’absence d’interdit religieux concernant cette question dans la mesure où elle est considérée comme une action humanitaire. Notons que le don d’organes est réglementé par la loi N°22 en date du 25 mars 1991.

WMC/TAP