Tunisie – Événements de l’ambassade US – Mosquée Al Feth : L’autre vérité ?

Tous ceux qui connaissent de près ou de loin le fonctionnement des forces de l’ordre en situation de crise ou de risques sécuritaires savent que tout se gère à partir de ce qu’on appelle “Salle d’opérations” ( ka3et Al Amaliet) supervisée directement par le haut de la pyramide du ministère de l’Intérieur.

 Il est aussi vrai que c’est aux officiers de police de mettre au point leurs plans d’attaque ou de défense à condition que cela soit approuvé par les premiers responsables sécuritaires lesquels, selon les cas, approuvent ou désapprouvent les plans en question et ordonnent ou non leur exécution.
 
C’est donc “trop facile d’accuser les policiers de défaillances comme l’a fait Rached El Ghannouchi sur Shems FM, lorsque les décideurs politiques prennent les mauvaises décisions pour plaire à leurs bases électorales”, affirme notre interlocuteur.
 
“Et dans le cas de l’espèce, c’est-à-dire le 14 septembre, tout a été mis en œuvre de la part des officiers de police et de leurs troupes pour contrôler tout débordement et protéger l’ambassade US, à commencer par l’afflux des manifestants des régions et des cités environnantes”.
 
Comment croire que les forces de police tunisiennes, habituées à contenir les violences et à maîtriser tout dépassement y compris dans des stades abritant des milliers de fans, aient failli ainsi à leur mission? Si ce n’est des instructions qui seraient venues d’en haut et les sommant d’escorter les manifestants sans leur interdire l’accès au site de l’ambassade?
 
“Tous ceux qui résident dans la zone du Lac II avaient remarqué assez tôt en cette journée du vendredi les mesures prises aux alentours de l’ambassade américaine pour empêcher les salafistes d’y accéder avant que l’emprise de la police ne se desserre tout d’un coup. Non loin de là, à à peine 3 mn il y a la Caserne Laouina de la Garde nationale!”
 
“Monsieur Ghannouchi, dont l’ombre pèse de plus en plus sur toutes les institutions de l’Etat, peut débiter toutes les explications du monde, il faut être aveugle ou naïf pour le croire. L’échec n’est donc pas sécuritaire comme il veut le faire croire mais bien décisionnel et situé au plus haut centre de décisions! Pourquoi?” s’interroge notre interlocuteur.
 
Pareil pour lundi 17 lorsque Abou Iyadh narguait tout le monde à la mosquée Al Fath, un important dispositif a été mis en place tout autour de la mosquée pour donner l’assaut avant de se replier, laissant le prêcheur salafiste partir libre comme l’air, sur l’ordre de qui?
 
“Il y a de quoi saper le moral de tous les policiers qui étaient chargés à bloc et voulaient donner l’assaut. “En cette journée, on aurait pu arrêter tous les dirigeants salafistes si on n’avait pas reçu l’ordre de se retirer du périmètre “Al Fath”, déclare un témoin qui préfère garder l’anonymat. Ordre de qui? Qui peut donner pareil ordre?
 
Le fait est que c’est toute la Tunisie qui paye des conséquences de ces mauvaises décisions. Nous le payons en investissements, en image de marque et en soutien international. Tout cela parce qu’on veut ménager la susceptibilité des extrémistes et s’assurer leur soutien électoral !
 
A.B.A