Une fois ! On peut traiter l’incident d’anicroche, d’accroc ou de simple concours de circonstance et cela a été le cas le 12 septembre dernier lorsque des extrémistes religieux ont attaqué une réunion des membres du bureau exécutif de Nidaa Tounes à Ksar Helal. Deux fois! Cela devient alarmant et très préoccupant et cela a été le cas lorsqu’on avait jeté un cocktail Molotov sur la façade du Bureau Nidaa Tounes dans la même ville. Trois fois! Cela s’appelle carrément un appel au meurtre et ça a effectivement été, lorsque, toujours à Ksar Helal, on a essayé d’incendier la maison de l’un des membres du bureau exécutif d’Al Nidaa, menaçant sa vie et celle de ses enfants.Trois attaques consécutives dans un silence suspicieux de la part des autorités publiques qui ont réagi tout simplement en priant les membres du nouveau parti à prendre les mesures nécessaires pour se protéger. Ce qui est l’expression évidente d’une démission de l’Etat de l’un de ses principaux devoirs et de l’une de ses incontournables missions : protéger ses citoyens.
Une démission qui, plus est, risque d’avoir pour conséquences des pertes de vies humaines et menace l’exercice de la vie politique en Tunisie.
Les partis politiques soucieux de protéger leurs membres devraient-ils recourir à des milices privées faute d’une protection policière conventionnelle ?
Monsieur le ministre de l’Intérieur devrait peut-être accorder plus d’importance à ces faits pour éviter que la Tunisie ne devienne un deuxième Liban ou pire : une deuxième Libye.
A.B.A