Quand on l’examine, la première question que l’on se pose est: “Des Tunisiens vont-ils vraiment choisir ‘ça’?!“. Car le texte de “Destour“ que vient de rendre public Hizbuttahrir laisse songeur.
Alors que Hizbuttahrir a obtenu le visa de son activité grâce aux procédés démocratiques qui ont émergé après la Révolution, il tourne le dos à tout cela et stipule clairement et nettement, dans le préambule de son Destour, que, pour lui, il n’y a pas de place pour la démocratie et que “… La foi islamique est la base de l’Etat dont l’essence, les structures, le contrôle et tout ce qui le concerne y sont liés. Elle est également la base de la constitution (le Destour), des lois et de la totalité de l’inspiration nationale“.
Finie aussi la démocratie pour la société civile car ce Destour renie la quasi totalité des partis politiques actuels en clamant que “… les Musulmans ont le droit de créer des partis politiques pour contrôler les gouvernants ou se hisser au pouvoir par la voie de la «Umma» (Nation), à la condition que ces partis soient basés sur la foi islamique“.
Hizbuttahrir enfonce encore le clou: “Le pouvoir s’adosse à 4 piliers:
-la souveraineté à la législation islamique et non au peuple
-le pouvoir à la Nation
-le sacre d’un seul Khalifa est un devoir des Musulmans
-seul le Khalifa a le droit d’adopter les législations car il lui revient de formuler le Destour et toutes les autres lois. Il a aussi la prérogative d’adopter les législations permettant l’adoption du Budget de l’Etat, de décider des chapitres du Budget et des sommes allouées à chaque région“.
Deux cerises sur le gâteau. La première : alors que le monde s’ouvre et avance à grands pas, le Destour de Hizbuttahrir nous ramène vers l’isolement en énonçant que ”… La langue arabe est la seule langue de l’islam et la seule utilisée par l’Etat“. La seconde cerise est croustillante: Parmi les 13 institutions de l’Etat, on trouve un… ministère de l’Information!
Maryam OMAR
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