Elles se sont donné rendez-vous le soin au niveau de la Place du 14-Janvier en plein centre de la capitale. Elles, ce sont les quelque dix mille femmes qui ont investi, hier soir, dès la rupture du jeûne, la grande artère pour exprimer, haut et fort, leur refus «de la reculade qu’elles ont sentie dans l’article 28 de la future constitution, proposé par la commission constituante des droits et des libertés et faisant régresser la femme du statut de citoyenne égale de l’homme en droits et en responsabilités à celui de complémentaire de l’homme, un terme que nous ne comprenons pas et dans lequel nous flairons un retour en arrière, une confiscation inadmissible de la révolution de la dignité et de la liberté et une violation flagrante de ses objectifs et de ses idéaux».
Les participantes à la marche pacifique qui a démarré à la place du 14-Janvier pour emprunter l’avenue Mohamed-V jusqu’au palais des Congrès en face de la Place des Droits de l’Homme où un meeting féminin devait se dérouler, sont venues fêter le 13 août à leur manière. Lire la suite
La femme tunisienne célèbre, demain, l’anniversaire de la promulgation du Code de Statut Personnel, le 13 août 1956.
Révolutionnaire à l’époque et sans équivalent dans le monde arabe (il l’est toujours), ce Code instaure l’égalité juridique et sociétale entre l’homme et la femme, interdit la polygamie et la répudiation et autorise le divorce judiciaire et le mariage civil.
Cinq mois après l’indépendance, la femme tunisienne est un citoyen à part entière, recouvre des droits et prend confiance dans l’avenir. Ceci n’a été possible que grâce au militantisme de la gente féminine, au combat des réformateurs, Tahar Haddad Thaâlbi en tête, et surtout grâce à la volonté politique du leader Habib Bourguiba et à sa vision moderniste du modèle de société qu’il conçoit pour la Tunisie. Lire la suite