Tunisie : Agressions et reprise des grèves à Sfax

Un journaliste de la radio régionale de Sfax a été agressé ce matin du lundi 6 août et son appareil d’enregistrement endommagé lors de sa couverture de la grève observée à la direction régionale de l’équipement et de l’habitat.

Le responsable syndical interviewé par notre confrère n’a pas apprécié les questions posées, ce qui l’a mis en colère et l’a poussé à subtiliser de force l’appareil alors qu’une vingtaine de personnes a commencé à agresser verbalement le journaliste.

Un des membres du bureau exécutif régional alerté par le confrère est intervenu pour rendre le matériel d’enregistrement au journaliste et présenter des excuses. Pour lui, des intrus font des dépassements au nom des syndicalistes.

Ce lundi matin, Sfax est totalement paralysée, tous les secteurs du transport sont en grève. La liaison Sfax-Kerkennah n’est assurée que deux fois par jour seulement au lieu de six fois. Un premier voyage à 1h du matin et un deuxième à 15h (vers midi la décision a été prise par le retour à la normale à partir de cette heure).

Les bus de la SORETRAS étaient, eux aussi, immobilisés ce lundi, mais des tentatives de casser la grève ont été observées sans résultats, beaucoup de personnels des établissements en grève parlent de la présence d’étrangers qui forcent la fermeture des portes.

Les syndicalistes sont déterminés à faire réussir cette grève qui a touché aussi les directions régionales de Tunisie Télécom. du transport et de l’équipement. Les Sfaxiens ont passé un vendredi bien tranquille, la tension entre l’UGTT et le gouvernement à la suite des incidents qui se sont produits à l’hôpital Hédi Chaker était retombée après une réunion entre les deux parties au siège du ministre des Affaires sociales. Mais la trêve n’a été que de courte durée d’autant plus que les syndicalistes arrêtés n’ont pas été libérés -seule condition d’arrêter le processus des grèves.

La commémoration des évènements du 5 août à Sfax, hier, en présence du secrétaire général de l’UGTT, Houssine Abassi, fut une occasion supplémentaire pour maintenir la pression afin de faire libérer les détenus et reprendre les grèves sectorielles.

Le communiqué indique le ministère du Transport indiquant que ce département va effectuer des retenues sur salaire des jours de grève n’est pas pour apaiser.

Rappelons une chose : les fortes crises sociales tendues à Sfax ont toujours eu des retombées politiques.

De notre correspondant permanent à Sfax, HAFEZ

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