Tunisie – JO – Portrait : Qui est Mohamed Gammoudi?

Plusieurs figures ont marqué de leur empreinte l’histoire du sport tunisien, mais le champion olympique Mohamed Gammoudi reste la figure emblématique nationale pour ses exploits dans sa spécialité de course de fonds et surtout pour avoir offert à la Tunisie sa première médaille d’or olympique aux JO de Mexico en 1968.

La carrière de Mohamed Gammoudi reste associée indéniablement aux Jeux Olympiques après avoir marqué de son empreinte l’épopée des éditions de 1964 et 1968. Dans des conditions difficiles et des moyens matériels modestes dans les années soixante, Gammoudi a fait grand honneur à son pays qui faisait ses premiers pas vers le développement.

Pour l’ex-champion olympique, plus que pour tout autre athlète tunisien, les JO de Londres 2012 rappelleront des souvenirs pleins de ferveur et de fierté. “En dépit des années qui passent les JO restent pour moi le meilleur souvenir de ma vie et un flambeau qui éclaire ma voie”, a-t-il confié à l’Agence Tunis Afrique Presse. Mais il estime que les choses changent, affirmant que les éditions de 1964 et 1968 étaient fidèles aux véritables idéaux olympiques.

“Après l’édition de 1968 les JO sont devenus le centre du business, du gain financier et du sponsoring, transformant ainsi le caractère des jeux. Malgré la fierté qu’il tire de ses exploits aux Jeux Olympiques avec une médaille d’or au 5000 m, une médaille de bronze au 10000 m à Mexico et une autre d’argent au 5000 m à Munich 1972, Gammoudi déplore l’incapacité de l’athlétisme tunisien à rééditer ses exploits.

“J’ignore les raisons de cette régression en athlétisme qui a ouvert la voie à d’autres exploits d’athlètes arabes, notamment marocains, Said Aouita, Nawel Moutawakel et algériens, Hassiba Boulmerka, Noureddine Morceli, s’est interrogé l’ex-champion olympique. Même s’il est réconforté par la performance du nageur Oussama Mellouli qui a offert à la Tunisie sa deuxième médaille d’or après 40 ans de disettes en 2008 à Pékin, il ne cache pas sa préoccupation pour le niveau de l’athlétisme tunisien et son éloignement de la sphère mondiale.

“Depuis les JO de Montréal en 1979 où j’ai pu accompagner la sélection tunisienne, je n’ai plus pu aider les athlètes. L’important est que j’ai pu retrouver l’athlétisme après un déclin de ce sport pour des raisons structurelles”, a-t-il indiqué. Suivant de près son sport favori de son poste de président de la Féderation Tunisienne d’athltétisme, Gammoudi tient à prendre soin de ce sport, notamment la préparation de l’élite nationale aux JO de Londres 2012 avec des réunions périodiques avec le directeur technique et des entraîneurs tout en évaluant les chances de nos athlètes “avec objectivité”.

Gammoudi nourrit l’espoir de voir l’athlétisme tunisien monter au podium à Londres. “Les chances de notre athlète Habiba Ghribi sont réelles pour avoir brillé aux championnats du monde et faire preuve d’application aux entraînements”, estime Gammoudi. j’ai confiance en elle”. Il s’est montré cependant bien réaliste pour les autres athlètes tunisiens. “On ne ménage aucun effort pour conseiller et encadrer les sportifs tunisiens engagés aux olympiades afin qu’ils puissent donner le meilleur d’eux- mêmes, et j’espère qu’il pourront atteindre les finales dans des compétitions difficiles.

Nous devons toutefois faire preuve de réalisme”, a-t-il ajouté. GAmmoudi pense surtout à l’avenir qui dépend selon lui de “l’élargissement de la base et la mobilisation des moyens pour permettre à l’athlétisme tunisien de décoller”. “Mais un grand travail nous attend”, reconnaît le président de la FTA.