Tunisie : Allocution surprise de Marzouki à la Télévision nationale

“Nous devons tirer les leçons de la récente crise entre la présidence du gouvernement et la présidence de la République”, a affirmé Moncef Marzouki en référence à l’affaire Baghdadi Mahmoudi. “Actuellement on a dépassé la situation de crise et nous nous devons aujourd’hui de retrouver la voie du consensus et de la concertation entre les trois présidences pour éviter tout aventurisme politique”, a-t- il dit.

“Il est impératif d’élargir la concertation à l’ensemble des parties nationales car la Tunisie appartient à Tous”, a encore clamé M. Marzouki dans une allocution télévisée diffusée vendredi 6 juillet par la Télévision nationale. “Nous appelons à réaffirmer avec force le respect des droits humains et à traiter les dossiers d’asile, de la liberté d’expression et de la liberté vestimentaire en tenant compte des dépassements enregistrés ces derniers temps”, a dit M. Marzouki.

Cette situation suscite des inquiétudes et nécessite de renforcer les garanties pour préserver les libertés inscrites dans la nouvelle Constitution, a-t-il ajouté.

Evoquant les circonstances de l’extradition de Baghdadi Mahmoudi vers la Libye, M. Marzouki a affirmé qu’il est du devoir de la Tunisie de respecter ses engagements internationaux. “Je suis persuadé que la Troïka est totalement engagée à défendre l’honneur et les intérêts de la Tunisie. La divergence de points de vue est une chose normale même entre les amis”, a-t-il soutenu.

Le président de la République a aussi évoqué la consultation qu’il a engagée durant les trois derniers jours avec les composantes de la scène politique nationale et qui a dégagé une unanimité pour s’inquiéter que le pays ne se soit engagé sur la voie des décisions unilatérales et d’hégémonie. Ces inquiétudes sont injustifiées, a assuré le président Marzouki. “La Troïka est attachée au consensus. Nous avons aujourd’hui dépassé la crise et nous nous devons d’en tirer les leçons”, a-t-il dit.

Pour ce qui est de la décision de démettre le gouverneur de la Banque centrale, M. Marzouki a affirmé que cette décision ne doit nullement être considérée comme une immixtion du pouvoir politique dans le pouvoir financier. “Cette décision reflète un attachement à ce que l’Assemblée constituante exerce ses responsabilités en engageant des reformes profondes du secteur monétaire et financier”, a estimé M. Marzouki.

La feuille de route pour l’étape de transition, a encore indiqué le président Marzouki, comporte l’impératif de rédiger la Constitution avant la fin de l’année, la signature le 14 janvier 2013 du contrat social, l’organisation d’élections en mars 2013 et les municipales durant l’été 2013, appelant à la réactivation de la haute instance pour les élections.

WMC/TAP