Devant 7000 ”fans”, Béji Caïd Essebsi a immédiatement piétiné les plates-bandes d’Ennahdha dans son discours au Palais des Congrès en lançant son Mouvement Nidaa Tounes (MNT).
Car, d’office, il revient sur les évènements des derniers jours en clamant : ”Nous sommes tous Musulmans… sauf ceux qui appellent à la violence.” Et, de plus, juste avant d’entonner l’hymne national, il clôture son discours long de plus d’une heure par une sourate du Coran dont le texte appelle à l’unification et la fraternité!
L’Islam, ”fond de commerce” d’Ennahdha, est ainsi saisi par BCE à l’adresse de tous les Tunisiens qui ont voté pour ceux qui ”craignent Dieu”. Eh bien, BCE dit clairement à tous les Tunisiens que lui aussi craint le Seigneur, tout en enfonçant encore plus le clou en s’adressant aux gens d’Ennahdha: ”Mes chers frères du parti au pouvoir, vous ne pouvez pas désembourber seuls la voiture, vous avez besoin de tout le peuple !”
Mais, en se proposant comme ”Force de soutien” et pas ”Force d’opposition” au Gouvernement, BCE pose des conditions qui seront notées par les Tunisiens:
-respecter la notion de l’Etat qui doit être au dessus de tout.
-ne pas toucher à l’article 1er de la Constitution
-n’avoir pour drapeau que le drapeau tunisien
-respecter nos lois et notamment le CSP
-respecter la démocratie dans sa compréhension internationale…
Pour lui, il n’est pas question de laisser place nette à un parti dominant et la responsabilité doit rester ouverte à tous, y compris aux Destouriens, rappelant que la recette a fonctionné alors qu’il était Chef du Gouvernement alors que culminait le nombre de visites de ministres étrangers et que le Congrès US applaudissait debout la Tunisie.
Un discours rassembleur et fédérateur qui a l’ambition de sauver la Tunisie de l’obscurantisme et de compenser l’inexpérience du Gouvernement dominé par Ennahdha et qui finit sur un hommage à l‘UGTT dont il considère que la voix doit être constamment écoutée.
Maryam OMAR
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