Lors de la rencontre organisée en mars dernier à Monastir pour le lancement de l’initiative de l’appel de la nation, des participants clamaient, notamment, «Nous avons besoin d’un leader» «Hachetna bzaïm». Des voix ont crié le nom de Bourguiba avant de crier celui de Béji, en rappelant que pour mener une bataille, quelle qu’elle soit, il faut un meneur, un leader, un symbole.
Pour les défenseurs de l’initiative de l’appel de la Patrie de Béji Caïd Essebsi, l’errance idéologique, pourrait marquer un net coup d’arrêt? et que le repère national pourrait supplanter le repère confessionnel? En tout cas, la sécurisation du processus de transition démocratique pourrait rebondir.
Les défenseurs de cette thèse soulignent que “pendant ces dernies mois, on a subrepticement retiré de la scène politique toute référence à la Tunisie. On a vécu un tragique effacement identitaire. Au nom de la rupture avec la dictature, on a vu comme un renoncement à l’attachement à la patrie. Focalisant le débat sur l’alignement confessionnel, la piété est substituée au carburant «naturel» de tout projet civil, à savoir le sentiment national”.
Pour Gilbert Naccache, “Béji Caid Essebsi a été la version soft de Mohamed Ghannouchi, mais son rôle était le même : permettre aux destouriens (les RCD et ceux d’avant) de revenir sur la scène politique malgré la fureur du peuple contre eux. Il a préparé des élections de manière à arriver à un résultat tel qu’il y ait une grande confusion, des échecs dans tous les domaines (surtout en ce que le mode de scrutin a permis l’élimination des jeunes de la révolution qui se sont abstenus, mais il y a beaucoup d’autres choses, comme l’encouragement à la prolifération de partis politiques… ) – il a même préparé pour ses successeurs inexpérimentés et dépassés, la vingt-quatrième loi des finances de Ben Ali ! Il a favorisé tout ce qui pouvait renforcer la peur des citoyens, leur méfiance réciproque”.
Vidéo du discours de Béji Caïd Essebsi lors du meeting du samedi 16 juin 2012
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