Qu’est-ce qui a changé à l’UGTT après le congrès de Tabarka?
Le congrès de Tabarka est historique en ce sens que, pour la première fois, les urnes ont privilégie la montée de jeunes militants syndicaux aux postes décisionnels de la centrale. Nous avons été chargés par nos élus de lutter pour réaliser les objectifs de la révolution et de la protéger contre ceux qui cherchent à s’en emparer pour la vider de sa consistance révolutionnaire. C’est une grande responsabilité et nos engagements avec nos élus et nos bases nous imposent de ne pas laisser tomber notre rôle dans la préservation de la nation et la protection des acquis de la Tunisie tout en assurant notre mission dans le suivi de la situation socioéconomique et politique du pays. C’est ce qui explique que nous proposions une Constitution qui insiste sur le caractère civil de l’Etat, le régime démocratique et républicain et notre appartenance arabo-musulmane, suivant en cela l’article Premier de l’ancienne Constitution qu’on n’a pas besoin de réviser.
Nous avons également insisté sur l’importance d’adhérer et de respecter les conventions internationales relatives aux droits économiques et sociaux et la nécessité d’inclure dans la Constitution le droit au travail. L’Etat est appelé à garantir l’emploi à ses citoyens. A ce propos, il va falloir revoir le modèle de développement suivi dans notre pays.
L’UGTT est prête à être un partenaire actif dans tout ce qui permet de construire une Tunisie démocratique, soucieuse des intérêts de son peuple et ceux des travailleurs, et tout ce qui permet de sauvegarder les équilibres socioéconomique du pays. Pour nous, l’intérêt des travailleurs relève de l’intérêt de la patrie et les intérêts de la patrie sont aussi ceux des travailleurs, ils sont uns et indivisibles et dans tout cela, notre rôle est important quel que soit le gouvernement en place et quelles que soient ses orientations idéologiques.
Pour nous, il y a des lignes rouges qui ne doivent pas être franchies, celles de la démocratie, du respect des droits des travailleurs, du respect des institutions, de la neutralité de l’Administration et des compétences.
Entretien mené par Amel Belhadj Ali
Article publié sur WMC, le 02 Mai 2012
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