Des proches des prisonniers qui ont péri dans les incendies déclenchés dans les prisons lors des événements de la révolution se sont rassemblés jeudi devant le siège de la direction générale des prisons et de la rééducation.Ce mouvement de protestation sera suivi dans une deuxième étape par un sit-in si aucune décision n’est adoptée dans les plus brefs délais pour l’ouverture d’une enquête sur les circonstances de ces incidents, a indiqué Adel Ben Jazar, président de l’association tunisienne de défense des blessés de la révolution, un des organisateurs du rassemblement.
“Des agents qui ont tué des prisonniers sont toujours maintenus en fonction”, a-t-il dit estimant que la direction de la prison de Monastir a même fait preuve «d’indulgence» à leur égard. De son coté, la présidente du parti Tunisien Mariem M’naouer s’est étonnée de l’absence de toute enquête administrative dans la prison de Monastir pour établir la liste des agents présents dans cet établissement au moment des événements de la révolution ainsi qu’un état des armes dont ils disposaient.
“Des prisonniers ont été tués par balles et non pas morts incendiés ou par étouffement», a-t- elle dit. Face à ces accusations et à ce mouvement de protestation, le directeur des unités pénitentiaires relevant de la direction générale des prisons et de la rééducation Habib Seboui a démenti tout lien entre son institution et ce dossier. “La question des victimes des événements dans les prisons tunisiennes au moment de la révolution est actuellement examiné par la justice militaire”, a-t-il indiqué.
Des agents et des cadres exerçant dans les prisons sont actuellement interrogés par la justice militaire et la commission d’investigation des faits présidée par Bouderbala, a-t-il dit. La justice militaire se chargera par la suite de préciser les responsabilités. Les événements de la prison de Monastir remontent au 15 janvier 2011 lorsqu’un groupe de prisonniers a mis le feu à l’intérieur de la prison de Monastir pour faciliter leur évasion de prison. L’incendie a fait 85 tués parmi les prisonniers.
WMC/TAP
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