Les islamistes de l’Alliance pour l’Algérie verte ont accusé les autorités de vaste fraude électorale vendredi après la publication de résultats partiels renvoyant leur formation en troisième position des législatives.
Des estimations préliminaires fondées sur les premiers retours du scrutin de jeudi suggéraient que le Front de libération nationale (FLN) du président Abdelaziz Bouteflika remportait une centaine des 462 sièges de l’Assemblée, et la coalition islamiste, regroupant le Mouvement de la société pour la paix (MSP), El-Islah et Ennahda, presque autant.
Mais les scores annoncés par la télévision privée algérienne, qui n’ont pas pu être confirmés dans l’immédiat, placeraient l’Alliance au troisième rang, derrière deux partis proches du gouvernement.
Abderrazak Mukri et Taifour Farouk, respectivement porte-parole et membre de l’Alliance, ont affirmé que les observateurs de leur coalition avaient constaté des résultats très différents de ceux du ministère de l’Intérieur.
“Il y a un processus de fraude au niveau de la centralisation pour changer les résultats et cela met le pays en danger”, a déclaré M. Mukri à des journalistes à Alger, blâmant le président Bouteflika pour cela. “Nous ne serons pas responsables de ce qui pourrait se passer”, a-t-il ajouté, sans préciser sa pensée.
Quant à la participation, elle s’est élevée à 42,9% des quelque 21,6 millions d’électeurs inscrits, selon les autorités, soit une amélioration par rapport aux maigres 36% de 2007. Dans les principales villes du pays, l’abstention a toutefois grimpé aux environs de 70%.
L’Algérie avait connu ses premières élections libres en 1991 mais alors que le Front islamique du salut (FIS) dominait le scrutin, l’armée l’avait annulé et avait interdit le FIS. Le pays avait plongé dans dix ans d’une guerre civile qui avait fait quelque 200.000 morts.
Lors d’une conférence de presse, le ministre algérien a notamment déclaré qu’en 1991 les algériens ont fait un vote sanction en faveur des mouvements islamistes, alors qu’aujourd’hui ils optent pour un vote refuge, en privilégiant la sécurité.
Face aux contestations qui commencent à s’élever, le ministre vient d’appeler les islamistes a déposer un recours auprès des tribunaux, en affirmant que le peuple algérien a choisi la sécurité et la stabilité.
il soulignera, lors de son intervention que les femmes seront largement représentés à l’assemblée, avec 156 sièges.
(Avec Agences)
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