Un groupe de Tunisiens a manifesté lundi matin à Montréal pour demander au Canada de geler tous les avoirs du clan Ben Ali, en marge de l’audience d’un tribunal d’immigration qui doit décider si Belhassen Trabelsi, le beau-frère de l’ancien président, peut rester au Canada.
Le Collectif Tunisien au Canada, un groupe qui avait soutenu le Printemps arabe, demande aussi que M. Trabelsi soit extradé comme l’ont réclamé les autorités de son pays, a indiqué sa porte-parole Sonia Djelidi.
Elle a déclaré qu’à sa connaissance Ottawa n’a saisi que 122.000 dollars appartenant au beau-frère de l’ancien président, alors que ses avoirs au Canada, dont elle ne connaît pas le montant précis, représentaient en 2011 au moins 4 millions de dollars sur deux comptes bancaires.
Ces biens illicitement acquis doivent être rendus au peuple tunisien en vertu des conventions internationales dont le Canada est signataire, a encore dit Mme Djelidi, avant de déplorer le manque de transparence du gouvernement fédéral canadien en la matière.
Un député d’opposition du parlement provincial québécois, Amir Khadir (Québec solidaire, gauche), est venu se joindre à la manifestation tunisienne.
Les Canadiens sont horrifiés de voir que le gouvernement (de Stephen) Harper protège des voleurs, a-t-il lancé.
La Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada (CISR) a examiné lundi à huis clos un appel interjeté par M. Trabelsi, arrivé au Canada au moment de la chute du régime Ben Ali, contre une décision de le priver du statut de résident permanent pour n’avoir pas satisfait aux critères de durée de séjour sur le sol canadien.
L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a demandé à la commission de rejeter l’appel et de confirmer les mesures de renvoi de M.Trabelsi, en rappelant que le Canada n’est pas un pays d’accueil pour les fugitifs et que la Tunisie dispose d’un système de justice juste et équitable.
La décision de la CISR doit être rendue dans les prochains jours.
M.Trabelsi n’était pas présent à cette audience, ce qu’ont déclaré regretter les manifestants. Son absence le rend encore plus condamnable, a dit à l’AFP l’une d’entre eux, Nabiha Haddad.
L’homme d’affaires a publié récemment une lettre d’excuses au peuple tunisien, déclarant qu’il était prêt à rentrer dans son pays et subir un procès en bonne et due forme.
Il faut maintenant que ses paroles soient suivies d’actes, a souligné Mme Djelidi.
(Source AFP)
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