“Qu’est ce que vous voulez que je vous dise, votre client n’a pas de chance”, c’est tout ce qu’aurait trouvé à dire, un haut responsable occupant un poste de décision à l’avocat de l’homme d’affaire Khaled Kobbi. Comme si la justice était une affaire de chance ou de malchance !
Si ce n’est que ça, pourquoi ferait-on appel à des juristes ou se soumettrait–on à l’impartialité de la justice, autant aller voir une voyante pour enlever le mauvais œil !
Khaled Kobbi, et sans aller dans les détails de sa possible implication, aurait été enfoncé par des campagnes systématiques de dénigrement : « On a longtemps prétendu que Khaled Kobbi était un ami de Belhassan Trabelsi, lequel l’aurait appuyé dans ses affaires. Archifaux ! assure un témoin fiable, et d’affirmer que la première fois qu’ils se sont rencontrés, c’était à l’occasion des fiançailles du fils de Khaled Kobbi, décédé dans un accident de voiture, et de la fille de Hamadi Touil qui travaillait avec Belhassan Trabelsi».
Le dénigrement et la diffamation attisés par la haine d’individus pas aussi désintéressés qu’ils le prétendent et qui n’attendent que la chute de leurs confrères pour sauter sur leurs possessions risquent de mener le pays vers une chasse aux sorcières éternelle”! “Saheb Saniatik, adouk” comme le dit notre maxime populaire. “Pourtant, nul ne peut nier l’implication de nombre d’hommes d’affaires dans des affaires de corruption, pourquoi l’emprisonner lui et pas les autres” ?
L’affaire Khaled Kobbi a fait l’objet d’une conférence de presse dans laquelle ses avocats ont dénoncé l’acharnement de la justice sur cet homme d’affaire ” le seul en état d’arrestation” dans la communauté d’affaires qui a approché de près ou de loin l’ancien régime. Il ne sera pas relâché parce que semble-t-il d’après le juge, “Il est un danger économique”. Le danger économique serait peut être que la justice n’ait pas pu trancher dans une affaire et prouver l’implication ou l’innocence d’un chef d’entreprise, « nous avons confiance en la justice, mais nous nous étonnons de cette lenteur et surtout de cette insistance à le maintenir en détention. A ce jour, pas de procès, pas de jugement alors que d’autres qui ne possédaient rien et notoirement connus pour s’être enrichis à la vitesse de la lumière circulent librement ».
Il y en aurait même qui se sont vu lever l’interdiction de voyager et d’autres devenus subitement des conseillers proches du gouvernement en place…
Les griefs retenus contre l’entrepreneur seraient, le déclassement de la zone Mhamdia, laquelle de terrain agricole est devenu une zone industrielle en 2008 après 4 années du dépôt de la première demande de changement de vocation par la société promotrice « Al Wifek ». Cette zone couvre 107 hectares, devenue zone industrielle, elle est exempte des impôts et l’Etat assume les frais d’aménagement et l’installation de commodités telle l’électricité et l’eau courante. D’après le juge d’instruction ce projet qui permettrait la création de 325 projets et de 50000 emplois directs et couvre les localités de M’Hamedia, Fouchena, Ouidhna,Birin et Bir Mcherga a porté un tort considérable à l’Administration et aux biens publics.
Khaled Kobbi est-il coupable ? Innocent ? Et puis sommes-nous dans une phase de justice transitionnelle et transactionnelle ou toujours dans la logique des mesures de jugement au moindre doute?
Il va falloir revenir sur ce dossier qui semble prêter à confusion, car il ne s’agit pas autant d’emprisonner une personne “sans raisons convaincantes”, que de rendre justice à un entrepreneur “victime? de campagnes d’intox et de l’intransigeance d’une justice hautement politisée, “populisée” ou frileuse.
Si Khaled Kobbi est coupable d’infractions économiques, autant lui infliger des sanctions à la hauteur de ses délits et ne pas permettre qu’il soit la seule personne à payer pour tous les autres.
Amel Belhadj Ali
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