Procès Bousarsar : Béji Caïd Essebsi devant le juge d’instruction

Le juge d’instruction (Bureau 17) du tribunal de première instance de Tunis a auditionné, jeudi, l’ancien premier ministre Béji Caïd Essebsi, dans l’affaire intentée contre le prédicateur Habib Boussarsar pour menace de mort. Cette audition intervient suite à la plainte déposée le 28 mars écoulé par le président du comité de soutien de Béji Caïd Essebsi, Abdessattar Massoudi. “Mon client (Caïd Essebsi) était embarrassé de cette plainte”, a indiqué à l’agence TAP M. Massoudi, ajoutant que son client a déclaré au juge d’instruction que c’est la première fois de son parcours professionnel et politique qu’il porte plainte contre une personne et qu’il l’a fait par obligation dès lors qu’il ne connaît pas personnellement la personne susmentionnée.

Selon Massoudi, M. Caïd Essebsi a affirmé au juge d’instruction qu’il était étonné des déclarations du prédicateur Boussarsar qui est chargé de former les prédicateurs au sein du ministère des affaires religieuses, ce qui traduit la gravité de son discours prononcé le 25 mars dernier qui appelle à sa mort.

Parmi les répercussions et les retombées directes de ces déclarations, explique Massoudi, les menaces de mort proférées, mercredi dernier à Tunis, à l’encontre de l’ancien ministre de la formation et de l’emploi Said Aidi, par un groupe d’individus qui l’avaient targué de laïque et de membre du clan Essebsi, outre le renforcement de la sécurité tout autour de la maison de M. Caïd Essebsi.

L’ancien premier ministre a souligné, devant le juge d’instruction, que l’objectif de cette plainte est d’empêcher à l’avenir toute personne de menacer une personnalité politique, qu’il soit membre ou non du gouvernement. Des réseaux sociaux avaient relayé lundi 26 mars une séquence vidéo de l’activité du Front des associations islamiques dans laquelle le prédicateur relevant du ministère des affaires religieuses Habib Boussarsar avait prononcé un discours appelant à la mort de M. Béji Caïd Essebsi, ce que le comité de soutien de l’ancien premier ministre a qualifié de “menace explicite de mort”. Boussarsar a rendu public un communiqué dans lequel il a précisé qu’il entendait par le terme “mort”, une mort politique et non physique de Béji Caïd Essebsi.

WMC/TAP