L’irruption, encore une fois, du clivage Néo versus archéo va rythmer l’avenir de la transition démocratique, dans notre pays. L’héritage bourguibien peut-il arbitrer cette bataille ?
Alors que le sort de la transition démocratique se joue en ce moment même au sein de l’ANC, quel est l’intérêt de réunir un sommet national sur la pensée de Bourguiba, peut-on se demander ? Et dans le même ordre d’idées n’est-il pas paradoxal de chercher à bâtir la démocratie avec l’arsenal bourguibien qui a institué la collusion du parti unique et de l’Etat ?
Originalité historique, c’est à Monastir, sa ville natale, que Bourguiba a essuyé la première dissidence des démocrates au sein du parti destourien lors de son congrès en 1970. Et c’est à Monastir ce samedi 24 mars que beaucoup de figures marquantes de cette dissidence avec à leur tête BCE s’essayent à un travail de refondation de la pensée de Bourguiba.
Aller à Monastir c’est comme venir à Canossa, cela revient à valider l’actualité du projet bourguibien ? Aller se ressourcer de la méthodologie du père de la Tunisie moderne n’est pas fortuit. N’est-ce pas se préparer à un baroud politique ? Ce symposium, en toute vraisemblance, se prolongera par une confrontation de projets sur la scène publique qui appellera à l’arbitrage populaire et dont on est réduit à espérer qu’il se tranchera par les urnes. Quel sera l’après 24 mars ?
– A l’actif de Bourguiba, sa méthodologie et la nature de son projet
– Au passif de Bourguiba, l’impasse démocratique et la répression