Rafik Belhaj Kacem : Les tirs à balles réelles s’inscrivaient dans le cadre de la “légitime défense”

L’ancien premier ministre Mohamed Ghannouchi  a été  entendu lundi 16 janvier 2012 par le tribunal militaire permanant du Kef en tant que témoin  dans le procès des Martyrs de la révolution à Thala, Kasserine, Tajrouine et Kairouan.

Dans son témoignage M. Ghannouchi a affirmé que le président déchu, Zine El Abidine Ben Ali “était prêt à plus de morts” durant la révolution de la liberté et de la dignité, et que Ben Ali préférait les solutions sécuritaires à celles politiques.  Il a ajouté qu’en tant que premier ministre, il n’avait pas en charge le dossier sécuritaire qui était du ressort du ministère de l’Intérieur et de la présidence de la  République et que ses prérogatives se limitaient aux dossiers à caractère économique et social.

L’ancien ministre de l’Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, a confirmé une partie du témoignage de Mohamed Ghannouchi, précisant que Ben Ali privilégiait “les solutions sécuritaires répressives pour le traitement des crises au détriment des autres solutions”, y compris celles à caractère économique et social.

Il a déclaré que Ben Ali blâmait les dirigeants sécuritaires “pour leurs manquements dans l’accomplissement de leur devoir”, réclamant l’arrestation de tous les chefs syndicaux, politiques et opposants dont les islamistes. Il a conclut en indiquant que Ben Ali soutenait que les tirs à balles réelles s’inscrivaient dans le cadre de la “légitime défense”.

La cour du tribunal militaire permanent de première instance du Kef a décidé de reporter, au 8 février prochain, l’examen de l’affaire des martyrs de Thala et de Kasserine.

(TAP)

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