Si le mouvement islamiste Ennahdha et ses alliés dans la future coalition gouvernementale en gestation occupent le terrain médiatique, entonnent le champ des vainqueurs, festoient, dansent, s’abandonnent à la volupté et chassent en meute sur les terres centristes, depuis la proclamation des résultats des élections de la Constituante, les autres acteurs de la vie politique, qui ont choisi, face au verdict des urnes, de se cantonner dans l’opposition, donnent l’impression d’avoir rendu les armes et déserté l’Agora. Voire laisser passer et laisser dire.
Ce qui inquiète de larges pans de la population tunisienne, soucieuse de voir la scène politique équilibrée et intelligible. Afin, nous dit-on, de favoriser les compromis et d’éviter au pays le poison de l’arrogance et de la prétention.
Finalement, les forces modernistes et libérales, affirment certains observateurs, doivent agir, dès maintenant, dans une bagarre politique de leviers et essayer de reprendre l’initiative face à des adversaires, maniant au plus haut degré l’art de détenir le feu prométhéen de la foi et de la mobilisation.
Imed