Guerres des Syndicats – CTN : «Les bateaux resteront à quai, si…»

Le Syndicat des officiers navigants de la Compagnie tunisienne de Navigation (CTN) a été aujourd’hui empêché par le syndicat de l’UGTT d’accéder à la salle de réunion pour une assemblée constituante d’un Syndicat CGTT.
Les sous-officiers, serveurs et stewards ont refusé malgré la présence de 2 huissiers notaires de laisser les officiers, leurs supérieurs intégrer la salle de réunion.

La direction générale de la CTN n’a pas bougé d’un pouce, ce qui en dit long sur l’état d’impuissance dans lequel se trouvent les administrations publique au plus haut de leurs hiérarchies. C’est d’autant plus grave que des officiers tiennent en ce moment même un sit-in devant le ministère du Transport exigeant une intervention immédiate de la part du ministre pour rétablir la situation.

«Nous avons eu la promesse du chef du cabinet de régler le problème, mais rien n’a changé, les serveurs affiliés tous à l’UGTT bloquent l’accès à la CTN par la force des bras. Nous ne partirons pas d’ici au risque de ne laisser aucun navire prendre la mer avant que nous ne recouvrions nos droits, notre autorité et notre dignité», a déclaré le commandant Mohamed El Béhi, secrétaire général du Syndicat et Médecin de bord.

L’UGTT aurait d’après lui proposé que le Syndicat des Officiers se fasse sous son égide ce qu’ils ont refusé.
Ca serait la peur de perdre sa position dans le secteur du Transport après que Tunisair se soit retirée de l’UGTT et ait rejoint la CGTT qui expliquerait l’ardeur avec laquelle les adhérents UGTT de la CTN défendent leur syndicat.
Un officier qui filmait la scène à la CTN, aurait été violenté par un représentant du personnel naviguant « Nous ne rejoindrons pas nos postes avant d’avoir eu des assurances quant à notre intégrité physique, qui me garantit qu’un sous-officier ne me poussera pas à la mer? Il n’y a plus de discipline et aucun respect de la hiérarchie, c’est la jungle», déplore M. El Béhi.

Alors que tout le pays essaye d’avancer dans une situation économique fragile et un climat social instable, seule l’UGTT, n’arrête pas de jeter l’huile sur le feu par des pratiques indignes d’une centrale syndicale dotée d’une histoire aussi riche connue auparavant pour son patriotisme que beaucoup de pays enviaient mais devenue aujourd’hui la reine de la course pour le pouvoir et des démonstrations de force.

Amel Belhaj Ali