Dans les montagnes de Nafoussa, les services médicaux ont du mal à répondre aux besoins des victimes de guerre et des patients ordinaires. Bon nombre risquent de mourir faute de médicaments et une pénurie de vaccins pourrait laisser présager une épidémie de maladies transmissibles.
.Le personnel du CICR a récemment visité un certain nombre de villes dans les montagnes de Nafoussa, notamment Nalout, Jadu, Zintan et Yefren. Durant le voyage, le CICR a distribué aux structures de santé de la région des bandages et autres consommables nécessaires pour traiter les victimes de guerre. En raison du conflit armé, les structures médicales de la région sont coupées du ministère libyen de la Santé et ont du mal à répondre aux besoins des patients ordinaires et des blessés de guerre.
« Il y a pénurie d’antibiotiques, et de vaccins contre la rougeole, la varicelle et la polio », a déclaré Georges Comninos, qui dirige les opérations du CICR en Libye. « Les médicaments pour traiter des maladies chroniques comme le diabète, le cancer, l’épilepsie, l’insuffisance rénale et les troubles mentaux font aussi cruellement défaut. »
Dangers liés aux munitions non explosées
Ces derniers mois, des milliers de personnes des montagnes de Nafoussa ont fui à travers la frontière vers la Tunisie, tandis que d’autres ont été déplacées dans la région. Avec l’amélioration des conditions de sécurité dans certaines régions, des personnes commencent à rentrer chez elles.
« Il est urgent de protéger les rapatriés en détruisant les engins explosifs laissés par les récentes vagues de combats », a ajouté M. Comninos. « Et il est tout aussi urgent que les civils soient sensibilisés aux dangers que représentent ces restes de guerre. »
Visite des détenus
Dans la région du Djebel Nafoussa, les collaborateurs du CICR ont visité un certain nombre de personnes détenues en relation avec le conflit armé et recueilli des messages « sain et sauf » qui seront remis aux familles pour les informer que leurs proches détenus sont vivants. Les visites du CICR aux personnes détenues en relation avec le conflit se poursuivront.
Première visite à Koufra
Koufra, le plus grand district de la Libye, à la frontière de l’Égypte à l’est, du Soudan au sud-est, et du Tchad au sud, est un poste de transit pour les migrants de ces pays voisins. La capitale du district, Al-Jawf, avec une population d’environ 50 000 habitants, a été le théâtre d’affrontements armés il y a quelques semaines. Le CICR a récemment visité la ville, située dans la plus grande oasis du bassin de Koufra, en plein désert du Sahara, pour évaluer les besoins en aide humanitaire.
Le principal hôpital d’Al-Jawf, d’une capacité de 120 lits, est opérationnel et dispose d’un stock de médicaments suffisant pour traiter les patients pendant deux à trois mois. Cependant, plus aucun chirurgien ne travaille à l’hôpital ; en effet, seuls des chirurgiens étrangers y travaillaient et ils sont partis lorsque les hostilités ont éclaté. En dehors de l’hôpital, cinq structures dispensent des soins médicaux de base, mais, faute d’électricité, leurs services ont été perturbés tout comme l’ont été les systèmes d’irrigation qui dépendent des stations de pompage.
Le CICR a aussi visité un camp de transit abritant environ un millier de ressortissants étrangers afin de déterminer s’ils ont besoin de vivres et d’articles ménagers de première nécessité et, dans l’affirmative, de quelle quantité.
Le CICR assurera le suivi et prendra les mesures nécessaires dans un proche avenir.
Accroître les compétences des chirurgiens
Pour la première fois, deux chirurgiens spécialisés du CICR ont organisé un séminaire de deux jours sur le traitement des blessures de guerre, au centre médical de Tripoli. Les 45 participants sont venus de 14 hôpitaux de Tripoli, Zlitan, Zawiyah et d’autres villes, dont Sabha et Mourzouq, dans le sud de la région du Fezzan.
Le CICR distribue régulièrement des secours médicaux aux hôpitaux où les victimes de guerre ont été transportées ou sont susceptibles de l’être. Les secours comprennent du matériel chirurgical, des liquides intraveineux et des assortiments de pansements.
Détruire les engins explosifs à Misrata
Bien que la situation à Misrata se soit stabilisée, les nombreux engins non explosés qui jonchent toujours la ville constituent une menace sérieuse pour la population et doivent être détruits. Cinq experts de l’équipe de déminage CICR aident les autorités à enlever les engins.
Le CICR a fait don d’équipements, de pièces de rechange et de consommables, comme le chlore, au service des eaux de Misrata, qui approvisionne 550 000 habitants en eau potable.
Ces activités, ainsi que les visites aux détenus et le soutien au Croissant-Rouge libyen et les structures de santé à Misrata, seront désormais coordonnées par un bureau du CICR ouvert dans la ville.
(CICR Comité International de la Croix-Rouge)
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