CICR : Des Libyens meurent faute d’assistances médicales

Le CICR a commencé à apporter assistance aux hôpitaux pour soigner les blessés sur les lignes de front dans les montagnes du Djebel Nafoussa au sud-ouest de Tripoli. Des trousses contenant des secours chirurgicaux, des liquides intraveineux et du matériel de pansement permettant de traiter 50 patients ont été distribuées aux hôpitaux à Zintan et Gharyan. Une assistance médicale sera également fournie à l’hôpital de Yefren dans les prochains jours.

« Dans le sud-ouest de la Libye, en particulier dans les villes de Sabha et Mourzouq, les médicaments essentiels, les vaccins, et les articles d’urgence dont du matériel de pansement et des liquides intraveineux sont en quantité insuffisante », explique Paul Castella, chef sortant de la délégation du CICR à Tripoli. « La rougeole et d’autres maladies transmissibles risquent de se propager. En outre, le traitement des patients atteints de maladies chroniques n’est pas assuré. Des patients souffrant d’insuffisance rénale sont morts faute d’entretien des appareils dont dépend leur survie. Le CICR remédie rapidement à cette situation. »

Dans le Djebel Nafoussa

« Le personnel du CICR travaille actuellement dans la zone montagneuse touchée par le conflit », précise M. Castella. « Il apporte une assistance médicale et évalue les besoins de la population civile, notamment de milliers de personnes déplacées, et se prépare à rendre visite aux personnes détenues en relation avec le conflit. Ces activités sont menées par le personnel basé à Tripoli et d’autres collaborateurs basés à Zarzis, dans le sud-est de la Tunisie. »

Le CICR prévoit d’évaluer la situation humanitaire dans d’autres zones dès que possible.

Visites des détenus

En juin, le CICR a visité presque 460 personnes détenues dans trois prisons de Tripoli. L’objectif était de suivre leur traitement et leurs conditions de détention, et de leur donner la possibilité de rétablir le contact avec leurs familles. Ces visites se poursuivront.

À Misrata, les délégués du CICR ont visité plus de 300 personnes détenues dans deux établissements gérés par l’opposition armée libyenne. Les délégués ont distribué 150 matelas, 400 draps de lit, des vêtements et des trousses d’hygiène aux détenus, en plus de 1,3 tonne de vivres. Ils ont également visité 105 détenus dans deux lieux de détention à Benghazi.

Réunification des familles dispersées par le conflit

« Nous pensions que mon neveu était mort. Nous étions sans aucune nouvelle, mais aujourd’hui, grâce au CICR, nous sommes réunis. Je n’arrive pas à exprimer ce que je ressens », déclare Abdelhafiz, en attendant son neveu dans le port de Benghazi.

Des centaines de familles sont heureuses de retrouver leurs proches arrivant de Tripoli ou de Benghazi à bord d’un navire affrété par le CICR, après quatre mois de séparation due au conflit. Quelque 650 personnes ont fait le voyage de Tripoli à Benghazi. Plus d’une centaine de personnes ont été transférées dans le sens inverse. Soixante-quatre anciens détenus libérés par le gouvernement libyen faisaient partie du voyage de Tripoli à Benghazi.

Depuis le début du conflit, le CICR coopère étroitement avec le Croissant-Rouge libyen, le Croissant-Rouge tunisien et la Société du Croissant-Rouge égyptien afin de rétablir le contact entre les familles dispersées et les réunir. Le CICR a organisé environ 13 600 appels téléphoniques entre membres d’une même famille à l’intérieur de la Libye, et plus de 75 000 appels entre personnes ayant fui vers les frontières de la Tunisie et de l’Égypte et vers leurs proches.

Assistance à Misrata et à l’est

Le personnel du CICR a visité Misrata du 25 juin au 2 juillet. Les magasins, les restaurants et autres commerces sont ouverts, et la population est de nouveau dans la rue. Beaucoup d’habitants prêtent main forte pour enlever les débris laissés suite aux combats dans quelques-unes des zones les plus touchées de la ville. Néanmoins, la sécurité reste précaire. Des bénévoles locaux sont formés à l’enlèvement des mines non explosés. De plus, les volontaires du Croissant-Rouge libyen mènent des campagnes de sensibilisation au danger de ces engins. Une équipe composée de cinq membres du CICR chargée de l’enlèvement d’engins explosifs poursuivra ses travaux dans la ville durant tout le mois de juillet.

Plus tôt en juin, le CICR a détruit à Ajdabiya plus de 300 pièces de munitions non explosées ramassées dans des maisons, des écoles, des rues principales et des bâtiments publics afin que les civils puissent rentrer chez eux avec plus de sécurité.

Le CICR a livré 3,6 tonnes de secours chirurgicaux et médicaux à la pharmacie centrale de Misrata afin que l’hôpital puisse en disposer pour traiter les victimes en cas d’urgence. Il a également distribué des vivres et des articles d’hygiène en quantité suffisante pour couvrir les besoins de 25 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays, en plus de 500 sets de cuisine et 2 500 couvertures. Le CICR a aussi fourni aux autorités des pièces de rechange nécessaires à la réparation du réseau d’approvisionnement en eau et d’égouts.

À Misrata et Ajdabiya, le CICR a dispensé une formation aux premiers secours, à la prise en charge d’un nombre important de victimes et d’autres procédures d’urgence sanitaire pour le personnel hospitalier, le personnel infirmier, les étudiants en médecine, les répartiteurs d’ambulances et les volontaires.

Le CICR a aussi acheminé des vivres et autres articles à environ 21 000 personnes déplacées à l’est du pays.

Assistance aux réfugiés et étrangers bloqués dans les zones frontalières

Avec le soutien du CICR, le Croissant-Rouge tunisien a commencé à distribuer des articles d’hygiène et des ustensiles de cuisine à 14 000 réfugiés libyens à Tataouine. Le CICR a acheminé près de 34 000 bouteilles supplémentaires d’eau minérale dans les camps de Choucha, où plusieurs milliers de travailleurs migrants sont toujours bloqués, et effectué des travaux d’entretien et de réparation sur le réseau d’alimentation en eau. Il a aussi entrepris deux projets de canalisation d’eau pour augmenter l’approvisionnement en eau potable de la population locale et des réfugiés à Ben Guerdane et Remada.

La Société du Croissant-Rouge égyptien, avec le soutien du CICR, a distribué près de 36 000 petits déjeuners aux personnes bloquées à la frontière de Saloum depuis le début du mois de juin.