Tunisie : L’AMT réclame des précisions au gouvernement sur son opération anticorruption

L’Association des Magistrats Tunisiens (AMT) a exhorté le gouvernement à se prononcer officiellement et clairement sur les conditions d’arrestation de plusieurs hommes d’affaires et autres personnalités publiques ainsi que sur la base juridique sur laquelle il s’est référé.

L’association des magistrats a souligné, à cet égard, “la nécessité pour le gouvernement de manifester une volonté politique effective pour lutter contre la corruption qui menace l’Etat et la transition démocratique”.

Dans une déclaration rendue publique jeudi, l’AMT a appelé à “hâter la saisine de la justice s’agissant des personnes interpellées et assignées à résidence et à doter la justice des dossiers relatifs à l’affaire avec les arguments et les preuves recueillis, par respect aux dispositions de la constitution”.

Elle a, en outre, invité le ministère public à ouvrir des enquêtes sur les personnes concernées et de les déférer devant la justice pour être poursuivies conformément aux garanties d’un procès équitable.

L’AMT a, par ailleurs, souligné “la nécessité de voir le plan de lutte contre la corruption toucher toutes les personnes soupçonnées de tels crimes graves, qu’il soit à long terme, ni circonstanciel ni sélectif et donnant à la justice toute la latitude pour sanctionner ces crimes”.

L’association a invité également le gouvernement “à activer les décrets d’application pour l’installation du pôle judiciaire, économique et financier et de le doter des ressources humaines et matérielles requises afin qu’il s’acquitte de la mission qui lui est assignée”.

L’AMT a appelé d’autre part les magistrats du pôle judiciaire et financier “à communiquer les données relatives aux affaires de corruption dont il est en charge et celles classées afin d’informer l’opinion publique sur les difficultés et les entraves qu’il rencontre dans sa lutte contre la corruption”.

Elle a également lancé le même appel à l’adresse des porte-paroles du tribunal de première instance et de la cour d’appel de Tunis.