Série photographique “Insomnia” de Hamideddine Bouali

Le club culturel Tahar Haddad a accueilli mardi soir une exposition de 17 photographies sous le titre “Insomnie” ou “Insomnia” comme préfère l’intituler l’artiste Hamideddine Bouali.

Insomnie qui se poursuit jusqu’au 2 juillet 2016, est le fruit d’une tournée réalisée pendant des nuits estivales en 2015.
La ballade photographique nocturne commence à Ghar el Melh (Gouvernorat de Bizerte), se poursuivit à Beni Khiyar (gouvernorat de Nabeul) , puis à Mahdia avant de prendre fin à Kerkennah (gouvernorat de Sfax).

“Avec ses paysages pittoresques, les plages constituent le milieu idéal pour zoomer et prendre des instants mémorables, dont les photos gardent les traces” explique l’artiste à l’agence TAP.

La série photographique est en effet, une invitation à la découverte des paysages nocturnes avec ciel étoilé, des rivages de la Tunisie qui offrent, au cours de l’été, des panoramas d’une grande photogénie: des plages parsemées de parasols, le cimetière en bordure de mer de Mahdia ou encore les nombreux ports de l’ile de Kerkennah….

D’emblée, c’est sur les rivages de Kerkennah et plus précisément au port d’El Attaya à la pointe Est de l’archipel que le ciel demeure le plus limpide, a-t-il relevé. Loin des agglomérations fortement éclairées et des zones industrielles polluantes, “El Attaya” telle que photographiée offre dès le coucher du soleil un spectacle d’une grande beauté “si on prend la peine d’y aller les nuits sans Lune… La voie lactée est extrêmement dense visible à l’œil nu sans aucun instrument optique d’appoint” précise-t-il.

La réponse pour ces images-là comme pour toute autre image étant la même : Non. Un basketteur suspendu en l’air enfonçant la balle dans le panier est une image photographique…En réalité, l’originalité de cette exposition est de montrer que personne ne peut la voir de cette manière car le système humain de vision est plus proche d’un enregistrement vidéo que d’un instantanée photographique. D’autre part, une photographie constituée d’ombres chinoises – silhouettes noires sur fond clair – est aussi une pure vision photographique que notre œil, qui compense et ajuste, ne voit pas ainsi. Une image filée d’une voiture de course qui semble donc s’élancer à toute vitesse est un artifice photographique que nous ne percevons pas de la même manière en réalité.

Une photographie ne reproduit jamais la réalité, “c’est pas du clonage” car il existe toujours une dimension, qui fait qu’elle génère une autre réalité. Pour les photographies exposées dans la série “Insomnia”, c’est la durée du temps de pose qui a fait que les paysages paraissent irréels, en tout cas différents de la vision humaine.

Aucun effet spécial n’a été utilisé, ni trucage ni filtre graphique pour donner à voir et découvrir pour les curieux et passionnés des paysages réellement différents de tout ce que l’on aurait pu voir auparavant, la nature même de l’archipel, la pureté de l’air, le voisinage d’une mer avec un haut fond et l’absence de lumière artificielle intense qui font que même à l’œil nu, le spectacle est ahurissant…