Les déclarations de Moez Ben Gharbia selon lesquelles il détiendrait des documents et des preuves dévoilant la vérité sur les assassinats politiques en Tunisie l’expose à des poursuites judiciaires, selon Me Naziha Boudhib, avocate et membre de la Coordination nationale de la justice transitionnelle.
« Le propriétaire de la chaîne de télévision privée Attasia sera poursuivi en justice en vertu du code pénal, s’il s’avère qu’il détenait ces informations depuis un certain temps et aurait choisi de les taire», a déclaré l’avocate à l’agence TAP. Ces informations auraient eu des conséquences directes ou indirectes sur le déroulement de l’enquête dans les affaires de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi.
D’après elle, Ben Gharbia aurait dû communiquer ces données au ministère public ou contacter le comité de défense des martyrs Brahmi et Belaid afin d’établir des recoupements à ce sujet.
Ben Gharbia avait déclaré, dans une vidéo diffusée dimanche soir sur les réseaux sociaux, détenir des informations sur les assassinats de Chokri Belaid, Mohamed Brahmi, Tarek Mekki, Faouzi Ben Mrad et Sokrat Cherni et autres affaires terroristes, dont les attaques du musée du Bardo et d’un hôtel à Sousse.
Il avait, également, déclaré avoir décidé de partir en Suisse « suite à une tentative d’assassinat dont il a été victime ».
Rappelons que le ministère de l’Intérieur a annoncé hier avoir saisi le parquet qui va instruire l’affaire. Par ailleurs, le conseil d’administration de la chaîne Attasia a exprimé mardi « sa solidarité totale » avec Moez Ben Gharbia dans « l’épreuve » qu’il traverse.
Dans un communiqué qui présente la « position officielle » du conseil d’administration, le conseil se félicite du choix de Moez Ben Gharbia de donner des déclarations à des médias et de s’exprimer sur les réseaux sociaux au lieu de le faire sur Attasia, ce qui implique « une position personnelle qui n’engage pas la chaîne TV », selon les termes du communiqué.